Etats-Unis : près de 100 000 plaintes pour abus sexuels contre les Scouts américains
"C’est de loin le plus gros scandale d’abus sexuel aux Etats-Unis", affirme l'avocat de certaines victimes.
Entre le mois de février et le 16 novembre, près de 100 000 plaintes pour abus sexuels ont été déposées à l’encontre de l’organisation Boy Scouts of America. Lundi était le dernier jour pour bénéficier d’un fonds d’indemnisation instauré par la principale organisation de scoutisme fondée en 1910. Ces chiffres révèlent l’ampleur des abus présumés commis pendant des décennies par des chefs scouts, et surpassent de loin les plaintes déposées ces dernières années contre le clergé catholique.
Un environnement “parfait” pour pédophiles
Paul Moses, l’avocat d’une partie des victimes, indique qu’“à ce jour, 95 000 plaintes ont été déposées” par des citoyens âgés de 10 à plus de 90 ans. “C’est de loin le plus gros scandale d’abus sexuel aux Etats-Unis”, ajoute-t-il. Il estime que le scoutisme a longtemps offert un environnement “parfait” pour pédophiles : “les garçons prêtent un serment de loyauté, sont éloignés de leurs parents, et isolés en pleine nature”. Pour sa part, Boy Scouts of America (BSA) commenté : “Nous sommes horrifiés par le nombre de vies ayant souffert des abus passés chez les Scouts et touchés par le courage de ceux qui sont sortis du silence. Nous avions volontairement ouvert un processus facile d’accès pour aider les victimes à demander des compensations. Leur réponse est déchirante, nous sommes sincèrement désolés”.
Les “dossiers de la perversion”
C’est en 2012 que ce scandale majeur a éclaté, avec la publication par le Los Angeles Times de milliers de documents internes remontant à 1944, et surnommés les “dossiers de la perversion”. BSA n’a pas indiqué quel montant allait être alloué au fonds d’indemnisation créé. Désormais, groupes de victimes, Boy Scouts of America et assureurs vont négocier ce montant, alors que BSA estime ses actifs à plus d’un milliard de dollars. Paul Moses estime que “Les scouts vont probablement devoir vendre certaines de leurs propriétés”, et il évoque un processus “compliqué” susceptible de durer un ou deux ans.