3 000 ans après leur disparition, les diables de Tasmanie de retour en Australie continentale
Vingt-six spécimens ont été lâchés dans un vaste sanctuaire de 400 hectares. Pour l'association à l'origine de cette réintroduction, il s'agit d'une "étape historique".
Lundi, l’association Aussie Ark a annoncé la libération de 26 diables de Tasmanie, dans un sanctuaire de 400 hectares situé à plus de trois heures au nord de Sydney. L’ONG décrit une “étape historique” dans le programme visant à protéger l’espèce. Car à cause d’une forme contagieuse de cancer, leur population est passée de 150 000 à 25 000, depuis la survenance de cette maladie en 1996. Ils étaient absents d’Australie continentale depuis 3 000 ans, estime-t-on. Marsupial nocturne, le diable de Tasmanie peut peser jusqu’à 8 kilos et n’est pas dangereux pour l’homme, même s’il peut se défendre quand il se trouve attaqué.
Un cancer fatal à presque 100%
Ce cancer, appelé tumeur faciale transmissible, l’est par la morsure ou les griffes, et leur est fatal dans près de 100% des cas. D’après Tim Faulkner, le président de l’ONG, “Les diables sont une des seules solutions naturelles pour le contrôle des populations de renards et de chats”, qui s’en prennent à de nombreuses espèces. “L’enjeu, ici, dépasse le diable de Tasmanie”.
“C’est comme un rêve”
Tim Faulkner juge “incroyable” d’en être arrivé là, et il poursuit : “C’est comme un rêve. Le plus grand prédateur indigène sur le continent est le chat marsupial à queue tachetée qui pèse un peu plus d’un kilo. Ramener un animal de cette taille est quelque chose d’énorme”. Les 26 spécimens ainsi relâchés n’ont pas été choisis au hasard, mais pour leurs aptitudes en termes de reproduction. Même s’ils seront surveillés, ils se retrouvent à l’état sauvage, c’est-à-dire livrés à eux-mêmes. Cette opération est le fruit de 16 années de travail pour Aussie Park.
Des diables de Tasmanie, marsupiaux uniques disparus il y a 3.000 ans d'Australie continentale, ont été relâchés récemment dans la nature sur l'immense île-continent, une étape historique d'un ambitieux programme de protection de l'espèce #AFP pic.twitter.com/NIMKRGOpon
— Agence France-Presse (@afpfr) October 5, 2020