Avec la montée en capital de l'Etat, Air France devra en contrepartie céder 18 créneaux horaires à Orly.
Ce matin sur l’antenne de France Inter, le ministre de l’Economie a confirmé qu’un accord avait été conclu avec Bruxelles concernant un soutien de l’Etat à Air France. Le projet de l’Etat d’accorder jusqu’à 4 milliards d’euros d’aide publique a été approuvé par la Commission européenne, pour recapitaliser la compagne durement touchée par les conséquences de la crise sanitaire. Cette recapitalisation prévoit “la conversion du prêt d’Etat de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France [en 2020] en un instrument de capital hybride” ainsi qu’une augmentation de capital “ouverte aux actionnaires existants et au marché” pouvant atteindre 1 milliard d’euros.
La cession de 18 créneaux
L’Etat deviendra ainsi “le premier actionnaire d’Air France” avec “un peu moins de 30%” de son capital. Bruno Le Maire estime que “C’est une bonne nouvelle pour Air France et une bonne nouvelle pour tous les Français”. Ainsi pour des raisons liées à la concurrence, la compagnie devra céder 18 créneaux horaires, et “cela représente 4% des créneaux dont dispose déjà Air France sur Orly, donc vous voyez que c’est raisonnable” a jugé le ministre. Ces créneaux devront profiter à des compagnies qui “respectent rigoureusement les règles sociales et fiscales de l’Etat français. C’était un des points durs de la négociation, nous ne voulons pas de dumping social ou de dumping fiscal”.
“Ce n’est pas un chèque en blanc”
Dimanche déjà, Bruno Le Maire avait rappelé qu’il ne s’agissait pas d’un “chèque en blanc”, en insistant : “Je suis prêt à apporter un nouveau soutien, mais qu’Air France renoue avec des bénéfices (…) et apporte la preuve de sa compétitivité (…). Les contribuables font un effort, Air France doit faire un effort de son côté”. Ainsi, la Commission européenne expliquait que “Tant que la recapitalisation n’est pas remboursée à 100 %, Air France et sa holding sont soumis à une interdiction de dividendes”.