Aix-en-Provence : une élue accuse Eric Zemmour de l’avoir embrassée de force il y a plusieurs années
Gaëlle Lenfant, élue de la Gauche républicaine et socialiste à la mairie de la ville, estime que depuis, "le dégoût ne s’en va pas".
Dimanche, Gaëlle Lenfant découvre le déploiement d’une immense affiche représentant Éric Zemmour sur un échafaudage des travaux d’une brasserie dans la ville d’Aix-en-Provence. C’est à l’initiative de partisans du polémiste, qui se baptisent les Chemises Blanches, que l’affiche peut être vue. Ces derniers sont en faveur de sa candidature à la prochaine Présidentielle.
Zemmour : une agression il y a une quinzaine d’années ?
Dans une publication estampillée #balancetonporc sur Facebook, l’élue d’opposition écrit : “Au moment où j’ai découvert avec stupeur et dégoût cet affichage (…) me revenait cet instant de ma vie dégoûtant, qui, chaque fois que j’y repense (et j’y repense…) me rend nauséeuse, de colère et de honte”. Les faits qu’elle va relater ensuite, elle les situe en 2004 ou 2006. Elle est alors militante au PS, lui est journaliste au Figaro et il s’agirait du lendemain d’un repas lors de l’Université d’été du Parti socialiste qui se tenait à La Rochelle. “Nous avions dîné à cinq dans un petit resto, près du port (…) La soirée se passe bien, il ne se passe RIEN, rien d’autres que des conversations polies avec Zemmour. Le lendemain matin, je participe à un atelier (…) Je m’assois, et environ une demi- heure plus tard, Zemmour arrive. S’assoit sur la chaise devant moi. Me reconnait, me dit bonjour et me demande ce qu’il a raté. Je lui résume l’intervention. L’atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M’attrape par le cou. Me dit ‘cette robe te va très bien tu sais ?’ Et m’embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire. Qu’avais-je donc pu faire ?”, affirme-t-elle alors.
“Il s’est servi”
“Il s’est servi. C’était il y a des années, mais le dégoût ne s’en va pas. Et maintenant je dois subir sa campagne éhontée dans ma ville ? Dites, rassurez-moi, l’affiche de ce #porc ne va pas rester là? Pas comme mon dégoût, rassurez-moi…”, conclut-elle. Depuis cette publication, l’affiche de soutien au polémiste vedette de CNEWS a été retirée et l’élue a fait savoir qu’elle ne voulait pas s’exprimer davantage. Quant à l’avocat de Zemmour, il n’a pas non plus souhaité réagir.