“Allen v. Farrow”, ce long documentaire qui accable Woody Allen
Le documentaire américain de 4 heures dépeint un Woody Allen mis en cause par une série de témoignages dans le contexte de l’agression présumée de sa fille adoptive Dylan.
Depuis le 21 février sur la chaîne américaine HBO (diffusion en mars en France sur OCS), les quatre épisodes d’une heure du documentaire Allen v. Farrow viennent écorner un peu plus la réputation du réalisateur. Certes il ne comporte pas de nouvelle révélation, mais ce long exposé des faits, repris par deux documentaristes reconnus pour leur sérieux, est pour le moins accablant. D’autant plus pendant une période où la parole se libère du côté des victimes d’agressions sexuelles ou d’inceste.
Des documents, des témoignages
Ainsi, le lien est établi entre entre l’agression sexuelle présumée de Dylan, 7 ans au moment des faits supposés (août 1992) et la relation du réalisateur avec la fille adoptive de sa compagne Mia Farrow, Soon-Yi Previn, laquelle devenue sa femme par la suite. Et au-delà de cela, est évoqué le goût de Woody Allen pour les jeunes filles. Avec à l’appui, des documents et témoignages qui montrent qu’il a eu des relations sexuelles avec Soon-Yi avant sa majorité.
Des enquêtes torpillées par Allen ?
Kirby Dick et Amy Ziering montrent encore comment, alors que le mouvement MeToo n’avait pas encore fait tache d’huile, Mia Farrow a été dénigrée au point d’être rapidement privée de rôles, quand Woody Allen était soutenu par l’industrie du cinéma. Ce n’est que depuis 4 ans que Woody Allen a perdu le soutien indéfectible d’acteurs et d’actrices. Kirby Dick indique ce long documentaire “n’est pas vraiment sur lui”. Amy Ziering ajoute que “cela parle d’un système”. Kirby Dick qui avance encore : “Je pense que beaucoup de gens qui verront le film, y compris des personnes qui défendent Woody Allen aujourd’hui, vont changer d’avis ou voir les choses d’une façon très différente”.
La réaction de Woody Allen
Au lendemain de la diffusion du premier épisode, le réalisateur oscarisé a réagi, évoquant “Une entreprise de démolissage remplie de mensonges”. Dans un communiqué qu’a publié The Hollywood Reporter, lui et sa femme accusent les deux documentaristes : “Ils ont passé des années à collaborer subrepticement avec les Farrow et leur ont permis de monter une entreprise de démolissage remplie de mensonges”. Allen et Soon-Yi Previn affirment avoir été contactés “il y a moins de deux mois” pour donner leur version des faits, et “quelques jours pour répondre”. Et il est encore ajouté : “De multiples organismes ont enquêté à l’époque et trouvé que, peu importe ce que Dylan Farrow a pu être poussée à croire, absolument aucun abus n’a jamais eu lieu (…) Bien que ce documentaire à succès de mauvaise qualité puisse attirer l’attention, il ne change pas les faits”.