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Amende de 100.000 euros requise contre la CMA-CGM pour homicide involontaire

Actualités > Justice > Transports > Marseille
Par Jérôme,  publié le 10 novembre 2020 à 12h00.

L’un des leaders mondiaux du transport maritime et de la logistique était jugé à Marseille après le suicide d'un commandant de navire.

Lundi, le tribunal correctionnel a requis 100 000 euros d’amende à l’encontre de la CMA-CGM pour homicide involontaire après le suicide d’un de ses commandants. La décision sera rendue le 18 décembre prochain. L’homme de 47 ans avait été retrouvé pendu le 14 février 2011 à Nice, alors que la compagnie l’avait privé de son navire et venait de lui confier une mission de formation à terre, des mesures qu’il estimait être des sanctions déguisées.

“Je n’ai plus d’avenir”

Quelques mois plus tôt, le 23 décembre 2010, le porte-conteneurs La Pérouse avait heurté un caboteur en Mer du Nord. L’incident n’avait fait aucun blessé ni entraîné de pollution maritime, et il était la conséquence d’une erreur de navigation du lieutenant de quart, alors que le commandant se trouvait dans sa cabine. Plus tard d’ailleurs, le Bureau Enquête Accidents Mer concluait à l’absence de responsabilité de Philippe Deruy. Dans un courrier à l’attention de ses collègues, et quelques minutes avant son suicide, le commandant écrivait : “Je n’ai plus d’avenir et cela m’est insupportable… alors je fais ce qu’ils espèrent tant… disparaître”.

“Un homme est mort pour de la tôle froissée”

Pour le procureur Michel Sastre, le management de la CMA-CGM est bien à l’origine du geste désespéré de Philippe Deruy : “Un homme est mort pour de la tôle froissée (…) On a mis un homme dans une situation sans issue (…) C’est la pire des situations, il ne pouvait pas se défendre car on lui disait qu’il n’avait pas commis de faute”. Me Christophe Bass, avocat des proches du commandant qui avaient porté plainte contre Jacques Saadé, le PDG de la compagnie, et contre le directeur de la filiale en charge des navires, a quant à lui plaidé : “Puisse votre jugement faire comprendre à la compagnie que l’homme a de la valeur”.

La défense a critiqué les choix du commandant

De son côté la CMA-CGM qui était représentée à la barre par son secrétaire général, a répété que Philippe Deruy n’avait commis ne s’était rendu fautif d’aucune erreur. Cependant Me Michel Moatti, avocat de la défense, a interrogé le capitaine en second du La Pérouse qui était cité comme témoin. Et l’avocat a souligné des choix critiquables du commandant, à savoir qu’il a laissé la barre à un lieutenant qui n’avait que quatre mois d’embarquement, de sucroît dans une zone à risque. Enfin, Philippe Deruy n’aurait pas remarqué l’absence d’un timonier sur la passerelle.

Le Récap
  • “Je n’ai plus d’avenir”
  • “Un homme est mort pour de la tôle froissée”
  • La défense a critiqué les choix du commandant
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