Arianespace s’inquiète de l’appétit de SpaceX, du “risque de monopolisation”
C'est lors d'une conférence sur la place de l'espace dans les objectifs de développement durable fixés par l'ONU que Stéphane Israël a dénoncé ce "risque".
“Nous voulons un espace qui reste accessible aux activités humaines […] mais nous refusons un espace Far West. C’est vraiment notre responsabilité de faire en sorte que l’orbite basse soit durablement praticable”. Depuis Genève, d’une conférence sur la place de l’espace dans les objectifs de développement durable fixés par l’ONU, le patron d’Arianespace craint que la constellation Starlink déployée par SpaceX créée un “risque de monopolisation de fait” de l’espace qui nuirait à son exploitation durable.
“35% des satellites appartiennent à Elon Musk”
Stéphane Israël développe : “SpaceX a déjà déployé 1 677 satellites pour Starlink, ça veut dire qu’aujourd’hui, sur tous les satellites en opération, 35% appartiennent à un homme, Elon Musk, et si vous prenez les satellites de plus de 50 kg, c’est plus de 50%”. Pour rappel et depuis 1957, plus de 9.000 satellites ont été mis en orbite. Ces dernières années, quelques collisions ont été évitées, deux d’entre elles au moins impliquaient des satellites Starlink, et M. Israël pense que “très vite on peut se retrouver dans un scénario catastrophique qui rendrait cette orbite impraticable”.
“Un rapport de force favorable”
Il a aussi mis en garde contre le “risque de monopolisation de fait, de sorte de droit du premier occupant. C’est un peu sur quoi mise notre compétiteur qui déploie à flux très accéléré les satellites de Starlink et essaie de créer une situation qui le met dans un rapport de force favorable par rapport aux autorité des régulation, notamment la FCC (la Commission fédérale des communications américaine, ndlr), pour obtenir les droits associés”. La société d’Elon Musk a demandé l’autorisation au régulateur de lancer jusqu’à 42 000 satellites, la FCC doit entre autres étudier son impact environnemental.