Ariège : quinze volontaires confinés 40 jours dans une grotte pour une mission scientifique
L'expérience a débuté hier dans la grotte de Lombrives, la plus vaste d'Europe. Les volontaires sont privés de la notion du temps.
Depuis dimanche 20h, 14 femmes et hommes âgés de 27 à 50 ans vivent une expérience de confinement extrême dans la grotte de Lombrives, en Ariège. Au mois de septembre dernier, celui qui est le chef de cette mission, Christian Clot, faisait ce constat, suite au premier confinement né de l’épidémie de Covid : “Dans un contexte extrême, avec un nouveau mode de vie, nous ne savions visiblement pas bien, en tant que groupe, comment répondre aux impacts provoqués par ces changements”. C’est ainsi que l’idée a germé dans l’esprit de cet homme, explorateur du Human Adaptation Institute.
Aucun repère temporel
Quel est l’objectif de cette mission baptisée Deep Time ? Étudier les capacités d’adaptation de l’être humain en l’absence de repères spatio-temporels. Il s’agit de recueillir des informations sur les phénomènes de désorientation, de gestion du temps, de gestion de la vie d’un groupe soumis à ces conditions extrêmes. A franceinfo, il explique encore : “On parle de 15, 16 astronautes qui vont s’installer sur la Lune, qui vont devoir construire une base de vie. Comment ça va fonctionner dans un système totalement nouveau ? C’est exactement ce qu’on va vivre dans la grotte. Et puis, beaucoup plus proches de nous, toutes les personnes qui travaillent dans des lieux fermées, les mines, les sous-marins… Je pense qu’un espace comme Deep Time va pouvoir aider à mieux comprendre comment aider ces personnes”.
Douze degrés, 95% d’humidité
Il leur faut désormais s’habituer à une température de 12 degrés et à une hygrométrie de 95%. Ils doivent également générer leur électricité par un système de pédalo, et puiser l’eau à 45 mètres de profondeur. Bardés de capteurs, ils sont suivis par une dizaine des scientifiques. Étienne Koechlin, directeur du laboratoire de neurosciences cognitives et computationnelle à l’ENS, explique à l’AFP pourquoi il s’agit d’une “première mondiale” : “Jusqu’à maintenant, toutes les missions de ce type avaient pour objectif l’étude des rythmes physiologiques du corps, mais jamais l’impact de ce type de rupture temporelle sur les fonctions cognitives et émotionnelles de l’être humain”.
Me voilà parti pour l'expédition scientifique #deeptime40 ! Objectif : vivre 40 jours en autonomie et sans repère temporel dans la grotte de Lombrives en Ariège, avec @ChristianClot et 13 autres spéléonautes!
👉L'aventure est à suivre sur https://t.co/087wg3tKeT #adaptation pic.twitter.com/9wUMpxwMVi— Martin Saumet (@MartinSaumet) March 12, 2021