Assurance maladie : Un préjudice de 287 millions d’euros à cause des fraudes en 2019
Les fraudes des professionnels de santé représentent près de la moitié du préjudice total.
Voilà qui ne devrait pas aider à combler le fameux « trou de la sécu »… L’Assurance maladie, dont le déficit devrait atteindre des records cette année avec la crise du Coronavirus, vient en effet d’annoncer les chiffres vertigineux concernant les fraudes sur l’année 2019.
Au total, ce sont 287 millions d’euros qui ont été détournés à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (Cnam), dont une grande partie imputée aux professionnels de soins eux-mêmes.
Les professionnels de santé dans le viseur
C’est lors d’une audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale relayée par Le Parisien que Nicolas Revel, actuel directeur de la Cnam, a détaillé les chiffres concernant la fraude aux prestations sociales.
Au total, la fraude représente donc 287 millions d’euros. Dans le détail, si 51 % des fraudes proviennent des assurés, cela ne représente que 21 % du préjudice financier total.
LE directeur de la Cnam a surtout pointé les manquements éthiques des professionnels de santé qui, s’ils représentent 20 % des cas de fraudes recensés, sont pour 48 % du préjudice financier total (135,1 millions d’euros).
200 millions d’euros « récupérés »
Parmi les fraudes remontées par les enquêteurs, certaines concernent ce que Nicolas Revel qualifie de « groupes organisés » qui œuvrent pour la plupart sur internet. Ces derniers offrent une gamme de services qui va de faux arrêts de travail au remboursement de médicaments par la Cnam qui sont ensuite convoyés hors de nos frontières afin d’y être revendus. La fraude à la carte vitale semble par contre moins importante qu’envisagé.
Pour lutter contre la fraude, 1650 agents œuvrent au quotidien, ce qui a permis de vérifier 13 millions de factures environ en 2019. 8800 actions en contentieux ont été ouvertes suite à ce travail d’enquête. Les enquêteurs ont permis d’éviter de verser 200 millions de paiements indus en 2019. Nicolas Revel précise néanmoins qu’il reste encore beaucoup de dossiers frauduleux qui passent au travers des mailles du filet.