Atlantique Sud : un gigantesque iceberg menace des colonies de phoques et manchots
Le monstre de glace s'est détaché sous l'effet du réchauffement climatique menace de percuter une petite île dans les prochains jours.
Mille milliards de tonnes, c’est le poids de l’iceberg qui pourrait s’échouer à proximité dune île reculée de l’Atlantique Sud très prochainement, et qui abrite des milliers de manchots et de phoques. Les scientifiques craignent que les animaux finissent par ne plus pouvoir se nourrir correctement.
Une montagne de glace de 160 km de long
Baptisé A68, l’iceberg s’est détaché il y a trois ans de la plateforme glaciaire Larsen C, collée à la péninsule antarctique. La faune vivant sur l’île britannique de Géorgie du Sud (manchots royaux, gorfous dorés, manchots à jugulaire et manchots papous, phoques et des albatros hurleurs) est menacée par ce monstre, lequel pourrait pénétrer les eaux peu profondes du voisinage des îles d’ici 20 à 30 jours, en tenant compte de sa vitesse de dérivation actuelle. Andrew Fleming du British Antarctic Survey estime qu’avec ce méga bloc de 160 km de long, 48 de large et 200 mètres de profondeur, “La probabilité d’une collision est de 50/50”.
Une menace pour les bébés phoques et manchots
Si A68 venait à s’échouer, les oiseaux mais aussi les phoques pourraient éprouver de grandes difficultés à nourrir correctement leurs petits. En outre, l’écosystème s’en trouverait bouleversé pour des dizaines d’années, voire des siècles. Geraint Tarling du British Antarctic Survey précise que l’iceberg “a accumulé pendant des centaines d’années beaucoup de nutriments et de poussière, qui sont libérés peu à peu et fertilisent les océans”. Sans compter le carbone contenu par ses organismes, et qui pourrait se retrouver dans l’atmosphère. L’ouest de l’Antarctique est l’une des régions du monde qui se réchauffe le plus vite, sous l’effet du bouleversement climatique.
A68a iceberg heads towards #SouthGeorgia – The iceberg is the size of the UK county of Somerset and if it becomes grounded near the island it could cause disruption to local wildlife that forage in the ocean: https://t.co/xMDwHVaczS
📷 Copernicus Sentinel 3 Mosaic/Polar View pic.twitter.com/xX5ud1Xj4m
— Antarctic Survey (@BAS_News) November 4, 2020