Attention à ce « protocole anti-Covid » qui circule sur Internet, prévient l’Ordre des Médecins
Un protocole censé prévenir le coronavirus a beaucoup circulé ces derniers temps sur Internet. Un autre collectif de médecins estime qu'il met en avant des associations de médicaments contre-indiquées et dangereuses.
C’est le collectif Coordination santé libre, réunissant des médecins covido-sceptiques, qui a partagé un protocole préventif sous forme de tableau, constitué de cases colorées correspondant à des substances médicamenteuses, de l’homéopathie ou bien des huiles essentielles. Jeudi, un porte-parole du Conseil national de l’Ordre (Cnom) indique à l’AFP que l’institution a « écrit à la Haute autorité de santé (HAS) et à l’Agence du médicament (ANSM) pour leur demander de vérifier la conformité de ce protocole avec les données acquises de la science ».
Homéopathie, hydroxycholoroquine…
Sophrologie, zinc, vitamine C, homéopathie, vitamine D, ivermectine, hydroxycholoroquine… autant de traitements qui constituent donc ce « protocole ». Le collectif de médecins No Fake Med, qui combat la désinformation dans le domaine de la santé, va plus loin que le Cnom et pense que « la présentation d’un protocole thérapeutique en l’absence de preuves d’efficacité et de rapport bénéfices-risque positif démontré chez les patients constitue une mise en danger de la vie d’autrui ». Le collectif ajoute que sont proposées « des associations de médicaments contre-indiquées et donc dangereuses. Certains traitements peuvent s’avérer toxiques, et leur inefficacité sur l’infection à Sars-CoV-2 peut entraîner un retard de prise en charge et sont susceptibles d’aggraver le pronostic de cette pathologie potentiellement mortelle ».
Une seule substance à l’efficacité prouvée
Parmi tous les traitements composant ce « protocole », seul un corticoïde a fait la preuve de son efficacité « chez les patients atteints d’une forme sévère ou critique », comme le rappelle l’OMS. Pour autant, les auteurs du protocole sont prudents en affirmant qu’il ne s’agit « pas de prescriptions, ni de recommandations, mais d’un retour d’expériences de terrain des médecins de la Coordination Santé Libre », et d’autre part que « cela ne peut être pris ou conseillé en auto-médication ». Nathan Peiffer-Smadja, chef de clinique en infectiologie à l’hôpital Bichat, n’a pas hésité quant à lui à qualifier le document de « criminel ».
Comme indiqué par @lemondefr, l’Ordre a saisi la @HAS_sante et l’@ansm. Il rappelle que tout médecin doit exercer la médecine conformément aux données acquises de la science, tant dans l’élaboration du diagnostic que dans la proposition d’un traitement. https://t.co/EbQSOw2VYc
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) February 9, 2021