Aude : des centaines de sacs de semences détruits par des “faucheurs” d’OGM
C'est dans une coopérative de Castelnaudary que l'action d'une cinquantaine de "faucheurs volontaires" a eu lieu.
Jeudi, des “faucheurs volontaires” sont entrés dans une coopérative agricole du groupe Arterris à Castelnaudary (Aude). Brandissant des banderoles proclamant “Non aux OGM” ou “Colza et tournesol OGM, depuis des mois, gouvernement hors-la-loi”, ils ont éventré des centaines de sacs de semences OGM qu’ils considèrent comme situées en dehors des directives européennes. Puis ils se sont assis dans l’entrepôt avant qu’une trentaine de gendarmes les en délogent.
“En complète contradiction avec la législation européenne”
Jacques Dandelot, l’un des faucheurs, explique : “On entend dire qu’il n’y a plus d’OGM cultivés en France. C’est faux. On est venu dire par cette action que les OGM, qui devraient être interdits, sont en fait en vente ici dans ce hall pour les agriculteurs qui veulent bien en semer. C’est en complète contradiction avec la législation européenne”. Les graines de colza et de tournesol visées sont obtenues par des NBT ou “New breeding techniques”, lesquelles permettent la modification du génome des plantes sans insertion de gène étranger. Elles sont considérées comme des OGM par leurs adversaires.
La décision du Conseil d’Etat de 2020
Mais au tout début de l’année, le ministre de l’Agriculture estimait que les NBT “ne sont pas des OGM”, mais des technologies permettant “de faire apparaître plus tôt une variété qui aurait pu apparaître naturellement à un moment donné”. Pourtant, au mois de février 202, le Conseil d’Etat avait estimé que les NBT devaient être soumises à des réglementations OGM. Et la juridiction avait laissé un semestre à l’Etat pour apporter une modification au Code de l’environnement. Mais pour les militants qui ont agi jeudi, “Depuis plus de six mois, le gouvernement est dans l’illégalité”.