Brest : un gynécologue et une sage-femme condamnés après la mort d’un bébé in utero
Le drame s'était déroulé pendant l'été 2013. Le tribunal judiciaire de Brest a pointé l'absence d'exécution d'"une césarienne en urgence" qui aurait pu sauver le foetus.
Août 2013. Dans un établissement de santé de Brest (Finistère), un couple se présente à trois semaines du terme d’une grossesse qui s’est jusqu’ici déroulé tout à fait normalement. La femme a perdu les eaux, des contractions sont ressenties mais elle se montre inquiète du manque de tonicité de l’enfant à naître.
Une réaction trop tardive
Une fois sous surveillance, le gynécologue mis en cause ne relève pas de signe d’urgence à intervenir. Il rentre chez lui mais une sage-femme qui était inquiète l’appelle. La justice précise qu’“À 23 h 40 la sage-femme prépare la patiente pour une césarienne, qu’elle pense nécessaire, mais ne consulte pas le gynécologue de garde, qui était pourtant immédiatement disponible”. Après son retour, il programme la césarienne une heure plus tard mais le bébé meurt avant l’intervention. Dans sa décision, le tribunal judiciaire a mis en évidence les nombreuses heures qui ont séparé les premiers signes d’une souffrance fœtale aiguë, et la réaction du médecin. Il a également été reproché à la sage-femme d’avoir “sous-estimé les anomalies du rythme cardiaque fœtal”.
La condamnation
Le gynécologue qui a été condamné n’exerce plus à Brest. Interdit d’exercer pendant trois mois par le conseil de l’Ordre, il avait fait appel. Le 2 décembre dernier, le tribunal a finalement condamné le gynécologue et la sage-femme à verser “solidairement 30 000 euros à la mère au titre de son préjudice d’affection et des souffrances endurées, 25 000 euros au père au titre de son préjudice d’affection et 3 000 euros à chacun des grands-parents”, rapporte Le Télégramme.