Carla Bruni sous contrôle judiciaire pour le financement libyen de Sarkozy

Elle bénéficie toutefois du statut plus clément de témoin assisté, dans le cadre d'une association de malfaiteurs pour la corruption de fonctionnaires judiciaires au Liban. Que réserve l'avenir pour cette affaire ?

Carla Bruni-Sarkozy mise en examen

Dans l’affaire du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, Carla Bruni-Sarkozy a été mise en examen le mardi 9 juillet 2024. Selon une source judiciaire, l’ancienne première dame est soupçonnée de « recel de subornation de témoin » et de « participation à une association de malfaiteurs ».

Les charges retenues

La mise en examen de Mme Bruni-Sarkozy s’inscrit dans le cadre des investigations sur la rétractation en 2020 de Ziad Takieddine. L’intermédiaire accusait Nicolas Sarkozy d’avoir financé sa campagne présidentielle avec des fonds libyens. Les charges retenues contre l’ancienne première dame sont graves :

• Elle est accusée d’avoir participé à une association de malfaiteurs visant à tromper les magistrats.
• Elle est également mise en examen pour recel de subornation de témoin, en l’occurrence Ziad Takieddine.

Cependant, elle a bénéficié d’un statut plus favorable de témoin assisté concernant l’association de malfaiteurs en vue de la corruption de personnels judiciaires étrangers au Liban.

Nicolas Sarkozy également en cause

Notons que l’ancien président Nicolas Sarkozy a également été mis en examen dans le même dossier en octobre. Il est suspecté d’avoir avalisé des manœuvres pour obtenir une volte-face de Ziad Takieddine, principal témoin à charge dans l’affaire.

Carla Bruni-Sarkozy, qui avait déjà été entendue deux fois par les enquêteurs, est soupçonnée d’avoir demandé une ligne téléphonique occulte fin 2019. Cette ligne aurait servi au couple Sarkozy pour recevoir des messages de Mimi Marchand sur le déroulement de l’opération.

Interrogations autour d’une ligne téléphonique occulte

Devant les enquêteurs, la chanteuse a démenti posséder cette ligne et a affirmé ignorer le déplacement de Mimi Marchand à Beyrouth pour l’interview de Ziad Takieddine. Néanmoins, un message semble indiquer qu’elle avait été informée en amont. « J’essaie d’échafauder des explications. », a-t-elle déclaré, acculée par les questions.

Carla Bruni-Sarkozy, amie de longue date de Mimi Marchand, s’est dite « stupidement naïve » et « responsable de la mise en examen » de son mari. « C’est moi qui devrait (l)’être », a-t-elle affirmé.