Confinement : des dérogations accordées aux chasseurs, sous conditions
La secrétaire d'État à la biodiversité indique qu'il s'agit d'éviter la "prolifération" de sangliers ou de chevreuils responsables de dégâts sur les cultures.
“Pendant cette période de confinement, nous nous devons d’éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier comme les sangliers ou les chevreuils”. Ces mots émanent d’un communiqué de la secrétaire d’Etat à la biodiversité, publié le dimanche 1er novembre. Pour les raisons évoquées plus haut, des dérogations au confinement pourront être attribuées aux chasseurs, mais sous certaines conditions.
Décisions à l’échelon local
“C’est uniquement à cette fin et sur demande de l’autorité administrative que des actions de chasse pourront avoir lieu dans les prochaines semaines”, poursuit Bérangère Abba. Précisément, les Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS) seront convoquées par les préfets “pour échanger sur les enjeux de régulation du gibier chassable et des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ou présentant des risques sanitaires pendant la période de confinement. Cette consultation permettra également de préciser les conditions sanitaires et gestes barrières à respecter lors de ces actions exceptionnelles de chasse”. Les prélèvements ne pourront être effectués que par des battues et du tir à l’affût, en aucun cas par le biais de chasses à courre.
“Si on n’y va pas, comment on va faire ?”
Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), a indiqué dimanche : “Je ne veux pas qu’on dise que les chasseurs dérogent à quoi que ce soit et continuent de pratiquer la chasse, ce n’est pas ce qu’on a demandé. Mais si on n’y va pas, comment on va faire ?”. Car d’après lui, le mois de novembre est le moment pendant lequel entre 25% et 33% des prélèvements sont effectués. “Normalement, rien que pour les sangliers, on doit en tuer 500 000 avant la fin de l’année. Vous imaginez si on ne va pas à la chasse ! Cela fait 500 000 sangliers en plus sur le territoire, peut-être autant de chevreuils”, a-t-il martelé. “Six ou sept espèces” sont concernées,“sangliers et chevreuils, mais aussi d’autres cervidés, ainsi que les lapins, les lièvres, les faisans ou les pigeons dans certains départements”.
En confinement, les déplacements et activités non essentiels sont interdits. C’est uniquement sur demande de l’autorité administrative afin d’éviter les dégâts aux cultures et forêts dus à prolifération du grand gibier que des actions exceptionnelles de chasse pourront avoir lieu pic.twitter.com/AxTRkPadKs
— Berangere Abba (@b_abba) November 1, 2020