Coronavirus : un patron s’enchaîne devant le siège de l’assureur qui refuse de l’indemniser
Ce patron d'une entreprise locale spécialisée dans l’événementiel réclame 62.000 euros à son assurance dans le cadre de la perte d'exploitation liée à la crise sanitaire de Covid-19.
Dans les contrats d’assurance plus que partout ailleurs, le diable se cache dans les détails. Martial Léotard, chef d’entreprise basé à Richelieu (Indre-et-Loire), le sait mieux que quiconque depuis la pandémie de coronavirus qui a paralysé l’activité économique internationale.
Pour un terme modifié dans son contrat d’assurance il y a quelques années, l’homme ne peut percevoir l’indemnisation pour perte d’exploitation qui lui permettrait de maintenir son entreprise à flot. Pour protester contre ce qu’il considère être une injustice et faire pression sur son assurance, l’homme a décidé de s’enchaîner devant le siège la Mutuelle de Poitiers situé à Ligugé (Vienne).
Le terme « Pandémie » retiré des contrats d’assurance
Ce sont nos confrères de La Nouvelle République qui relaient le sort du chef d’entreprise spécialisé dans l’organisation d’événements d’entreprises et de mariages, un secteur durement touché par la crise sanitaire. Alors qu’il pensait être dans son bon droit en faisant jouer la clause de perte d’exploitation de son contrat d’assurance, l’homme a été plutôt surpris de voir son assureur lui refuser sa demande.
En cause, un simple jeu d’écriture qui veut que depuis 2009, le terme de « pandémie » a disparu des contrats de la Mutuelle de Poitiers. Seul le mot « épidémie » subsiste depuis. Une différence minime sur le papier, mais qui pourrait faire perdre plus de 60.000 euros au chef d’entreprise.
🔴 «Je suis en train de mourir !»
Ce chef d'entreprise d'Indre-et-Loire s'est enchaîné au siège de son assureur, la Mutuelle de Poitiers. Il dénonce l'absence de couverture liée à la pandémie de Covid-19 | via @NRCP_POITIERS https://t.co/MSFl0Vy6hr
— La Nouvelle République (@lanouvellerep_) June 9, 2020
Vers une grève de la faim ?
Stéphane Desert, le directeur général de la Mutuelle de Poitiers, clame sa bonne foi. Comme le risque de pandémie n’est plus spécifié dans le contrat, il n’y a pas de raison pour l’assurance d’indemniser les assurés sur cette base. L’organisme aurait tout de même proposé une indemnisation à hauteur de 1,7 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, ce qui est « dérisoire » selon Martial Léotart. L’homme se dit prêt à continuer le combat et envisage même une grève de la faim.
Lors de la crise sanitaire, Emmanuel Macron avait appelé à la mobilisation des banques et des assurances. Depuis, les conflits se multiplient et plusieurs chefs d’entreprise ont saisi la justice pour réclamer les indemnisations que leur refusent certains organismes.