Côtes-d’Armor : dans un élevage porcin, les images “insoutenables” d’animaux en putréfaction
La coopérative agricole à laquelle l’éleveur est adhérent évoque "sa fragilité morale et financière".
“Une vision d’horreur”. L214, l’association de défense des animaux, a diffusé les images de cochons en putréfaction dans un élevage des Côtes-d’Armor. Dans son communiqué, elle décrit : “Sur le sol d’une des salles gisent une vingtaine de cadavres. Dans d’autres salles, d’autres corps, parfois presque à l’état de squelette, sont grignotés par les rats. Une brouette pleine d’ossements traîne dans l’exploitation”. La Cooperl, coopérative agricole à laquelle l’éleveur est adhérent, reconnaît pour sa part que les images sont “insoutenables”.
Plainte déposée pour cruauté et abandon d’animaux
D’après L214, les faits remontent à une période estimée entre août et décembre 2020 et les corps étaient encore “éparpillés dans l’élevage” le 13 janvier dernier. L’association juge encore que “Ni les services vétérinaires du département, ni la Cooperl n’ont été capables d’identifier les défaillances de l’éleveur et encore moins de pallier ses carences”. Elle demande l’ouverture d’une enquête administrative et annonce porter plainte “pour cruauté et abandon d’animaux auprès du procureur de Saint-Brieuc”. Dans un communiqué, la Cooperl indique : “Au vu de l’état des cadavres, de leur disposition et de l’absence de traces de bagarre sur le cuir, le vétérinaire conclut à une mort des porcs qui remonte à environ huit mois, des suites d’un étouffement brutal dont l’éleveur n’a informé ni la coopérative ni son vétérinaire”.
Un site fermé fin mai 2020
Le leader français de la filière porcine précise que le site d’engraissement en question a été “fermé physiquement par l’éleveur à la demande de son vétérinaire” en mai 2020. Elle affirme qu’“Au vu de la vidéo, les animaux morts étouffés sont restés sur place sans que la coopérative et la société d’équarrissage en soient informées”. La Cooperl ajoute qu’un “site de naissage dans lequel sont élevées des truies et une partie des porcs” et qui appartient au même éleveur, a fait l’objet d’“actions correctives” après signalement d’“animaux en détresse” début septembre dernier. Elle évoque “la fragilité morale et financière de l’éleveur, dont la société est placée en redressement judiciaire”. Enfin, elle indique qu’elle “continue à accompagner cet éleveur pour l’aider à quitter le métier”.