Celui qui est aussi président de la Ligue nationale contre le cancer reproche au président de ne pas avoir reconfiné le pays sur la base du critère qu'il avait lui-même choisi.
A quelques heures d’une allocution plus qu’attendue du président de la République, Axel Kahn était invité à partager son avis sur franceinfo mercredi matin. Que pense-t-il de la parole du président qui déclarait il y a seulement quelques jours vouloir “regarder l’efficacité des mesures de freinage et nous prendrons, si nécessaire, celles qui s’imposent” ? “On peut affirmer qu’il n’a pas totalement raison”, estime le généticien avant de préciser sa pensée : “La seule hésitation, c’était de savoir si le phénomène lié aux remplacements des souches antérieures du virus par la souche dite anglaise surviendrait en février ou bien un peu plus tard”.
L’erreur de Macron ? “Ne pas avoir été fidèle à lui-même”
Et il poursuit : “Mais même en février, nous étions à 20 000 contaminations en moyenne par jour (…) On reparlera des conséquences de la permanence de cette tension hospitalière sur les personnes atteintes de maladies chroniques telles que le cancer (…)”. De fait, l’erreur du président “est de ne pas avoir été fidèle à lui-même. Il nous avait expliqué fin octobre qu’il convenait, compte tenu de la situation, de reconfiner de telle sorte que la circulation virale diminue beaucoup, à moins de 5 000 contaminations par jour, et qu’alors, avec la fameuse triade ‘tester, tracer, isoler’ on tiendrait ce bas niveau. On a été obligé de déconfiner pour laisser la possibilité aux activités de Noël de se déployer. Tous les gens sensés pensaient qu’on en remettrait un coup (de confinement) pour finir le boulot après s’être éclaté pendant les fêtes”.
Et les écoles ?
Selon lui, à propos des contaminations dans les écoles dont le nombre augmente, il faudrait avancer les vacances de printemps de deux semaines et “mélanger toutes les zones” : “On aurait déjà dû le faire en février, dans la situation actuelle, on ne peut pas enfermer à nouveau les gamins dans les classes”. Pour autant, il n’oublie pas que “Le confinement du mois de mars [2020] a été très cruel pour les enfants issus des milieux les plus modestes, qui ne disposaient pas des moyens de télé-enseignement, les plus modernes”.