Covid et règles sanitaires : à l’Assemblée, des collaborateurs dénoncent certains écarts
Collaborateurs parlementaires et sources syndicales ont regretté certains écarts avec les règles sanitaires à l'Assemblée.
Les députés assurent respecter les gestes barrières, mais sources syndicales et collaborateurs déploraient hier des écarts. Ainsi, un collaborateur rapporte à l’AFP une “soirée” qui s’est déroulée mardi dans les bureaux, avec le chef de file des députés LR Damien Abad et quelques collègues. “Ils sont imprudents”, regrette cette source, alors que “toute réunion à caractère festif ou convivial est strictement prohibée” à l’Assemblée.
“Un moment de convivialité”
Pour le principal intéressé, il s’agissait d’un “moment de convivialité” lié au départ d’un collaborateur, dans une “grande salle” et avec de la “distance”. M. Abad ajoute qu’“Il ne faut pas qu’on infantilise tout le monde ou qu’on fasse une chasse aux sorcières. On fait attention. Il y a forcément des échanges qui existent à l’Assemblée”. En outre, certains collaborateurs dénoncent des “petits déjeuners” de travail à la questure par des élus LREM avec des “intervenants extérieurs”, alors que la règle en vigueur indique une “interdiction” des “invités extérieurs” pour les “réunions internes”. Le premier questeur Florian Bachelier (LREM) souligne que des invités peuvent se rendre à la questure pour des réunions de travail. C’est ce qui s’est passé la semaine dernière, quand à l’initiative de deux députés LREM, un “petit déjeuner” de ce type s’est tenu sur fond de projet de loi séparatisme, avec des intellectuels et théologiens. Bénédicte Pételle, l’une de ces deux élus, explique qu’“Il y a eu trois rencontres (…) on prenait le café à l’extérieur, la salle était très grande (…) C’est comme dans toutes les commissions quand il y a un intervenant”.
“On tient bon sur la sur-exemplarité”
Et une source syndicale de résumer qu’il est “regrettable que les députés s’autorisent un certain nombre de libertés alors que les restaurateurs sont contraints de fermer boutique”. Mais pour M. Bachelier, à l’Assemblée, “c’est plus strict que dans n’importe quelle organisation, on tient bon sur la sur-exemplarité”. Même son de cloche chez Christophe Castaner, à la tête des députés LREM, qui a tenu à rappeler que “Les déjeuners, les dîners de travail sont autorisés pour l’ensemble des Français, dans l’ensemble des entreprises de notre pays” ainsi qu’“à l’Assemblée”.