Covid : l’épidémiologiste Arnaud Fontanet estime que mars et avril seront “difficiles à vivre”
"Celui qui va dicter la marche à suivre, c’est le variant anglais", estime le membre du conseil scientifique.
“Mars et avril seront sous tension”, prévient Arnaud Fontanet. Selon le spécialiste des maladies infectieuses, qui était l’invité de BFMTV et RMC ce matin, “Les semaines qui viennent seront décisives. Celui qui va dicter la marche à suivre, c’est le variant anglais”. Désormais en France, ce variant représenterait pas moins de 20% des nouvelles infections. Et à la mi-février, c’est-à-dire dans seulement quelques jours, il devrait se situer aux alentours de “30%-35%”; et devenir prédominant en mars.
“Une extrême prudence” est exigée
Même s’il reste prudent, il rappelle les résultats de récentes études scientifiques britanniques qui pointent le fait que ce “variant serait 30% plus létal”. Cependant, “le fait qu’il soit 50 % plus transmissible, par le nombre de cas qu’il génère, aura plus d’impact en termes de morbidité sévère et de mortalité que le fait qu’il soit plus létal”. De fait, évoquant une possible réouverture des lieux culturels envisagée ce matin par Roselyne Bachelot, il estime que le variant anglais “nous oblige à une extrême prudence”. Et le Pr Fontanet d’indiquer que les nations étant parvenues à endiguer le variant avaient dû se reconfiner, et très strictement.
Un nouveau confinement ?
Quid de la France ? “Prenons le scénario noir où le variant anglais continue sa progression. À ce moment-là des mesures plus dures, qui seront un confinement ou quelque chose qui y ressemble, seront prises et on devrait reprendre le contrôle sur la circulation du virus puisqu’on ramènera le nombre de cas à quelques milliers par jour”. Cependant, il imagine qu’un nouveau confinement pourrait être néfaste à plus d’un titre : “les enfants ont des difficultés d’apprentissage, notamment dans le primaire, il y a des problèmes de santé mentale notamment chez les enfants et l’économie aurait beaucoup de mal à se remettre d’un troisième confinement”. “On est sur une ligne de crête”, résume Arnaud Fontanet. Ce qu’il souhaite, c’est que le retour du printemps et une hausse du nombre de vaccinés parmi les plus fragiles feront en sorte que “la pression de la circulation du virus sera moins forte”.
Covid-19: le Pr Fontanet estime que la variant anglais "va dicter la marche à suivre" dans les prochaines semaines pic.twitter.com/B0cnrzqGcu
— BFMTV (@BFMTV) February 8, 2021