Covid : l’ibuprofène mis hors de cause dans les risques de forme grave
Dès le début de la pandémie, cet anti-inflammatoire était suspect. Une étude publiée dans The Lancet le disculpe.
Non, la prise d’ibuprofène n’est pas liée à un risque supplémentaire de développer une forme grave de Covid. Samedi, la revue médicale The Lancet Rheumatology a relayé une étude des autorités de santé britanniques et portant sur 72 000 patients, dont la conclusion est précisément la suivante : “L’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas associée à une augmentation de la mortalité ou de la gravité du Covid-19”.
“Une preuve nette”
Un communiqué citant l’auteur principal de l’étude, le Pr Ewen Harrison de l’université d’Edimbourg précise : “Nous avons maintenant une preuve nette que les AINS peuvent être utilisés en toute sécurité chez les patients qui ont le Covid-19”. Les données sanitaires analysées provenaient donc de plus de 70 000 patients, admis en Angleterre, Ecosse et Pays de Galles entre janvier et août 2020. Parmi eux, 4 211 avaient pris des AINS, principalement de l’ibuprofène, avant d’être hospitalisés.
Un doute dès mars 2020
Le 14 mars 2020, soit trois jours avant le début du premier confinement, Olivier Véran avait tweeté : “La prise d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone,…) pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection. En cas de fièvre, prenez du paracétamol”. Et si l’Agence européenne des médicaments (EMA) indiquait qu'”il n’y a actuellement aucune preuve scientifique établissant un lien entre l’ibuprofène et l’aggravation du Covid-19″, l’OMS recommandait pour sa part aux personnes présentant des symptômes similaires à ceux du Covid de ne pas prendre de l’ibuprofène sans prescription médicale.