Dans le Haut-Rhin, la Fédération des chasseurs s’oppose… à la prolongation de la chasse
La préfecture estime qu'"au 22 janvier seuls 69% de cerfs et 80,5% de daims sur le minimum départemental fixé ont été prélevés" dans le département.
« Ce n’est absolument plus de la chasse, c’est du massacre ». Ces mots ne viennent pas d’un collectif de défense des animaux mais de Gilles Kaszuk, président de la Fédération départementale des chasseurs du Haut-Rhin. Dans la matinée, ils ont manifesté devant la préfecture à Colmar, pour s’opposer à la décision de celle-ci de prolonger la durée de la chasse jusqu’au 28 février. Dans son communiqué, elle indique son « opposition formelle à cet arrêté ressenti comme une véritable déclaration de guerre aux chasseurs ». Et elle incite les chasseurs à « ne pas participer aux actions de destruction des cerfs et daims ordonnées par le préfet aux lieutenants de louveterie, selon les modalités permettant un véritable abattage de masse ».
Une prolongation, pour quelle raison ?
La préfecture affirme que les quotas de prélèvements n’ont pas été atteints, avec « 69% de cerfs et 80,5% de daims sur le minimum départemental fixé », et ce en date du « 22 janvier ». Mais pour les chasseurs, les derniers constats de tir, reçus jusqu’au début du mois de février, ne sont pas pris en compte : « On est à 96% pour les daims et 82% au niveau des cerfs par rapport aux objectifs des schémas ». Gilles Kaszuk, président de la fédération départementale des chasseurs haut-rhinois, insiste donc : « Je m’oppose à l’arrêté car la fermeture légale est fixée au 1er février. On n’a pas à poursuivre la chasse sous prétexte de quotas, c’est illégal. Prélever, oui, massacrer, non ! ».
Un autre argument environnemental
L’autre argument avancé par les autorités est environnemental. « La prolifération de ces animaux est devenue nuisible pour l’équilibre écologique forestier car les cervidés broutent les jeunes pousses des arbres empêchant la régénération des forêts. La régulation de ces populations animales est donc une nécessité pour l’équilibre de nos forêts et des récoltes agricoles ». L’Office national des forêts ne dit pas autre chose, par la voix de Pascal Méric, directeur de l’agence du Haut-Rhin : « Une forêt, pour qu’elle soit résiliente, a besoin de semis. Or dans certains endroits, cela fait 30 ans qu’il n’y en a plus. Il faut retrouver l’équilibre, nos forêts ont besoin de semis. Autrement, on ne pourra pas donner une forêt digne de ce nom aux prochaines générations », explique-t-il à France Bleu.
⚠️ La folie destructrice de certains préfets.
Celui du Haut-Rhin prolonge la chasse au cerf et au daim, y compris de nuit, et ordonne des « tirs de destruction ».
Même les chasseurs locaux s’y opposent, dénonçant un « abattage de masse ».https://t.co/RBI3egb6rj
— Hugo Clément (@hugoclement) February 7, 2021