Dans le secteur aéronautique français, 30 000 emplois détruits, 30 000 sauvés
60 000 emplois étaient menacés par la crise sanitaire, estiment les professionnels du secteur. Mais certaines mesures de soutien ont permis d'en sauver la moitié.
Jeudi 7 janvier, le président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) a estimé que sur les 202 000 emplois que comptent les sociétés qui le composent, 60 000 étaient directement menacés par la crise sanitaire. Mais selon Eric Trappier, “nous pensons que nous avons déjà pu en sauver la moitié, c’est-à-dire 30.000 personnes”.
Des mesures d’urgence salvatrices
Trafic aérien chute libre, cadences de production en baisse ont pesé lourd. Mais des plans plus massifs de suppression d’emplois ont pu être évités grâce aux mesures gouvernementales. Quid de l’avenir ? Lors des voeux à la presse, M. Trappier envisage : “Cela dépendra évidemment de la durée de la crise et du moment où la reprise va se faire, mais grâce au chômage partiel de longue durée on doit pouvoir préserver les chiffres dont je parle pourvu que cette reprise arrive quelque part en 2021”.
Une filière “fortement secouée”
Christophe Cador, président du comité Aero-PME du Gifas, indique pour sa part qu’il y a eu jusqu’ici “très peu de défaillances d’entreprise ou de procédures collectives” parmi les sous-traitants. Cependant, tient-il à tempérer, “cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de procédures à venir”. Il juge également les mesures d’Etat “fondamentales”, qu’il s’agisse des prêts garantis par l’Etat (PGE) spécial aéronautique ou des fonds de soutiens mis en place. Eric Trappier résume en évoquant une filière qui a montré une “forte résilience” : “il n’y a pas eu d’effondrement, même si elle a été fortement secouée”. En effet, plusieurs entreprises ont déjà annoncé des suppressions d’emplois : 5 000 pour Airbus, 679 chez Daher, 475 chez Latécoère ou encore 567 chez AAA.