Dans les nuages de Vénus, le marqueur d’une forme de vie ?
C'est une équipe internationale de chercheurs qui a découvert la "présence apparente" de phosphine, un gaz existant sur notre planète.
Preuve d’une forme de vie ou processus chimique encore inconnu ? Toujours est-il que dans les couches nuageuses acides de Vénus, la planète la plus proche de la nôtre, des chercheurs américains, anglais et japonais ont établi grâce à deux télescopes terrestres la “présence apparente” de phosphine. Liant un atome de phosphore et trois d’hydrogène, cette molécule fait partie des biosignatures, des substances susceptibles de prouver la présence de vie sur les planètes rocheuses.
Une événement majeur
L’étude parue dans Nature Astronomy lundi a fait l’effet d’une bombe, au point que le directeur de la Nasa déclare via Twitter qu’il “est temps de donner la priorité à Vénus”. Selon lui, “La découverte de phosphine, produit dérivé de la biologie anaérobie, est l’événement le plus important à ce jour dans la recherche de vie en dehors de la Terre”.
Jane S. Greaves, astronome à l’Université de Cardiff et qui a dirigé l’étude, indique que la phosphine détectée grâce à deux radiotélescopes “pourrait provenir de processus inconnus de photochimie ou géochimie, ou, par analogie avec la production biologique de phosphine sur Terre, grâce à la présence de vie”.
Une forme de vie, vraiment ?
Selon l’équipe de spécialistes, cette molécule se trouverait “là les nuages sont ‘tempérés’, autour de 30 degrés Celsius”. Le Pr Greaves “espère avoir pris en compte tous les processus susceptibles d’expliquer sa présence dans l’atmosphère de Vénus”. Les chercheurs aimeraient désormais qu’une sonde soit lancée pour vérifier sur place ce dont il peut bien s’agir. Mars, vers laquelle tous les esprits sont tournés, pourrait bien commencer à être jalouse de Vénus. Prudence cependant, l’étude insiste pour rappeler “que la détection de phosphine n’est pas une preuve robuste de vie, seulement d’une chimie anormale et inexpliquée”.
Life on Venus? The discovery of phosphine, a byproduct of anaerobic biology, is the most significant development yet in building the case for life off Earth. About 10 years ago NASA discovered microbial life at 120,000ft in Earth’s upper atmosphere. It’s time to prioritize Venus. https://t.co/hm8TOEQ9es
— Jim Bridenstine (@JimBridenstine) September 14, 2020