Darmanin s’oppose à l’arrivée irrémédiable de Marine Le Pen au pouvoir
Gérald Darmanin marque son retour sur la scène politique à Tourcoing, entouré de nombreux dirigeants de la majorité. Son objectif clairement affiché est d'ores et déjà la future élection présidentielle.
Darmanin fait son entrée politique de l’année à Tourcoing
Gérald Darmanin a choisi le dimanche 27 août 2023 pour faire son entrée politique à Tourcoing, entouré de nombreux responsables de la majorité actuelle. Il a clairement exprimé son refus de laisser Marine Le Pen “se hisser inexorablement au pouvoir”, tout en soulignant les réalisations de la présidence d’Emmanuel Macron, le tout en attendant l’arrivée d’Élisabeth Borne.
Le ministre de l’Intérieur a rassemblé ses alliés dans son bastion électoral du Nord pour une journée consacrée aux “classes populaires”. Cette journée, à laquelle la Première ministre s’est jointe tardivement, coïncidait avec le retour politique des Républicains dans les Alpes-Maritimes.
Une perspective présidentielle
Darmanin a créé une vague d’interrogations au sein de la majorité en évoquant sans détour la présidentielle de 2027. Il a jugé “très probable” une victoire de la leader du Rassemblement national lors de cette élection. “Nous sommes ici pour défendre, bien entendu, le bilan du président de la République qui a beaucoup accompli. Il reste quatre ans et beaucoup reste à faire, j’imagine”, a déclaré le ministre de l’Intérieur avant l’ouverture des débats.
“Et puis nous sommes également ici pour dire qu’il y a un problème. Nous ne pouvons pas laisser Marine Le Pen accéder inexorablement au pouvoir, si jamais nous ne sommes pas plus déterminés à défendre le bilan du président et à être prêts à assumer les critiques, comme on dit quand on est un élu ancré dans les territoires.”
Gérald DarmaninMinistre de l’Intérieur
700 participants, dont des personnalités
Cet événement de rentrée, organisé par le ministre dans son bastion électoral du Nord, a rassemblé environ 700 personnes. Onze ministres, dont Olivier Dussopt (Travail), ont fait le déplacement. Bruno Roger-Petit, conseiller d’Emmanuel Macron, a également assisté à l’événement.
Plusieurs parlementaires des trois groupes de la majorité étaient présents, tout comme des représentants du parti d’Édouard Philippe, Horizons, et de quelques députés MoDem. Des membres des Républicains ont également honoré l’invitation, malgré le fait que leur parti organisait également sa rentrée politique le même jour dans les Alpes-Maritimes.
“Nous avons un bon bilan”
“Si j’ai toujours défendu une sensibilité particulière, dans le soutien au président de la République, l’idée n’est évidemment pas de créer un parti ou un mouvement”, a assuré M. Darmanin.
“Nous avons un bon bilan à défendre pour les classes populaires et moyennes. Il n’est pas toujours compris. Il faut qu’on l’explique davantage et moi, je me mets dans cette critique. Les gens demandent beaucoup plus de sécurité, ils demandent une meilleure maîtrise de l’immigration, qu’on réaffirme la laïcité. Peut-être que je n’ai pas été assez à la hauteur, je ne donne de leçons à personne.”
Gérald DarmaninMinistre de l’Intérieur
Les déclarations de Darmanin semblent accélérer le calendrier de la succession d’Emmanuel Macron, ce qui agite la majorité. “2027, c’est bien loin”, a répondu Élisabeth Borne dans la semaine, tandis que Stéphane Séjourné a rappelé que “les idées” devraient “passer avant les egos”.
“L’après-Macron”
“À Tourcoing, l’après-Macron a commencé”, a jugé Jean-Luc Mélenchon. “C’est la fin de Renaissance”, a ajouté le chef du parti socialiste Olivier Faure, selon qui M. Darmanin “va rassembler la droite et l’extrême droite”.
Récemment, Nicolas Sarkozy a apporté son soutien à Gérald Darmanin, estimant dans Le Parisien qu’un “leader” de la droite devrait, en 2027, rassembler les soutiens de “Zemmour, Macron et Ciotti”.