Dupond-Moretti à propos de la manifestation de policiers : la “mise en cause de la République”, une “ligne rouge”
Le Garde des Sceaux participait aujourd'hui au “Beauvau de la sécurité”, consacré aux relations entre police et justice.
Dans un contexte pour le moins tendu après la manifestation des forces de police devant l’Assemblée nationale du 19 mai dernier, Eric Dupont-Moretti participait à une table ronde du “Beauvau de la sécurité” dédiée aux relations police-justice. Dénonçant le procès en laxisme, le ministre de la Justice déplore : “J’ai dit que l’émotion n’expliquait pas mais pouvait justifier un certain nombre de débordements qui m’ont déplu”. Certaines images, certains propos ou slogans lui font dire aujourd’hui : “la liberté syndicale n’est pas totale, elle est importante, il faut prendre en compte les revendications, mais pas au détriment de la République”.
“Des choses (…) insupportables pour moi”
Rappelant le contexte de table ronde du jour, il précise : “Nous ne sommes pas ici dans une manifestation, nous sommes ici dans une réunion républicaine. Et je veux être ferme sur un certain nombre de questions. Interpellé à l’Assemblée nationale (…), j’ai dit au fond que l’émotion ne justifiait pas mais pouvait expliquer un certain nombre de débordements qui m’ont déplu”. Il évoque alors : “cette scène ou l’on voit la justice balayer une scène de crime, elle est indigne. L’expression qui consiste à dire que c’est un ‘coup de com’, elle est indigne. Des choses qui ont été dites sont insupportables pour moi”.
“Si on dézingue les institutions de la République…”
Est visé ici Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance et qui avait lancé devant l’Assemblée : “le problème de la police, c’est la justice”. A l’AFP, il avait indiqué après la manifestation : “Je ne retire en rien ma phrase. Sans ça, on aurait parlé de notre rassemblement deux heures et le lendemain c’était oublié”. Cette “mise en cause de la République”, le ministre la décrit comme une “ligne rouge” à ne pas franchir. En effet selon lui, “si on dézingue les institutions de la République, alors on dézingue la République”.