Électricité verte : Greenpeace distribue ses bons et mauvais points aux régions françaises
À quelques encablures des élections régionales et départementales, l'ONG fait le bilan des 13 régions en la matière.
Greenpeace rappelle que “les régions jouent un rôle clé dans la transition énergétique que doit opérer la France pour lutter contre les changements climatiques” et leur demande de “concrétiser un scénario 100% renouvelable à horizon 2050” en matière d’électricité. Dans ce cadre, l’ONG publie ce jour un rapport (PDF à télécharger) sur les ambitions des treize régions métropolitaines en matière de réduction de la consommation d’électricité et de développement des énergies renouvelables. Si Grand Est et Hauts-de-France se distinguent particulièrement, Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes se font tirer les oreilles. Rouge, orange ou vert, voici les bons ou mauvais points des régions. Réduction de la consommation électrique, développements de l’éolien terrestre, de l’éolien maritime et du photovoltaïque sont les critères sur lesquels les régions ont été évaluées.
Sobriété énergétique
En ce qui concerne la réduction de la consommation électrique entre 2013 et 2019, certaines régions sont épinglées, comme Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire. A l’inverse Hauts-de-France, Grand Est et Île-de-France sont selon Greenpeace sur “une trajectoire ambitieuse de baisse de la consommation d’électricité”. En revanche, l’ONG admet que les raisons de la baisse, qu’il s’agisse de politique volontaire ou de désindustrialisation, doivent faire l’objet d’études.
L’éolien terrestre
Deuxième point : l’éolien terrestre. Dans ce secteur, Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie, Grand Est et Hauts-de-France ont développé leurs champs éoliens. En revanche en Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur, un ralentissement a été constaté. Et Grand Est et Hauts-de-France “ont un rythme de développement trois à quatre fois plus grand que celui que nous préconisons pour ces deux territoires dans SobRE (trajectoire vers le 100% renouvelable)”, indique l’ONG.
L’éolien maritime
Fort logiquement pour ce critère, des régions ne présentant pas de façade maritime n’ont pas été prises en compte. Pour les autres, et même si aucun n’est encore connecté au réseau électrique, Hauts-de-France, Normandie et Pays de la Loire pourraient atteindre les objectifs de sa trajectoire SobRE d’ici 2030. En revanche, Bretagne et PACA écopent d’un mauvais point “à moins d’un changement drastique et d’une forte volonté politique de développement de l’éolien en mer, en s’appuyant sur une participation beaucoup plus forte des citoyennes et des citoyens et sur la réalisation d’études d’impact environnemental préalables rigoureuses”.
Le photovoltaïque, à la traîne
Où sont les panneaux solaires ? Greenpeace estime que “l’ensemble du quart nord-ouest (Bretagne, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie, Pays de la Loire) ainsi que les régions Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes doivent quasiment décupler leur rythme annuel de développement de l’énergie solaire”.
Le Grand Est, grand vainqueur
Au bout du compte, Nicolas Nace, chargé de campagne au sein de l’ONG, estime que “S’il fallait ressortir une région, ça serait tout de même Grand Est, qui a bien réduit sa consommation, bien développé l’éolien terrestre – même si donc un peu trop vite à notre goût –, commencé à mettre le paquet sur le photovoltaïque”.
Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes, carton jaune
A l’inverse, bonnet d’âne pour la Bretagne, laquelle “dispose d’immenses atouts pour être une des régions pivot de la transition énergétique en France, avec des cartes maîtresses comme l’éolien en mer et le solaire. Pourtant, le territoire fait figure de cancre sur tous les tableaux”. Quant à Auvergne-Rhône-Alpes, “Région cruciale pour la réussite de la transition énergétique française, elle est pour le moment en queue de peloton dans tous les domaines […] avec des installations hydroélectriques qui ne pourront pas être multipliées, et des réacteurs nucléaires qui devront fermer dans les deux prochaines décennies”.