Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale : Décryptage de ce puissant levier présidentiel
Pour la première fois depuis 1997, le Président a déclaré ce dimanche 9 juin 2024 qu'il y aura de nouvelles élections législatives, une option qui lui est permise par la Constitution. Quel sera l'impact de cette annonce sur la politique nationale ?
TL;DR
- Emmanuel Macron a dissout l’Assemblée nationale.
- De nouvelles élections législatives sont prévues les 30 juin et 7 juillet 2024.
- La dissolution est une prérogative présidentielle, mais comporte des risques politiques.
Un tournant politique inattendu
C’est une nouvelle qui a secoué la France ce dimanche 9 juin 2024. Le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale lors des élections européennes. Une décision qui n’avait pas été prise depuis 1997. « Choisir d’écrire l’histoire plutôt que de la subir. C’est maintenant », a déclaré le chef de l’État. Il a ainsi décidé de faire retourner les Français aux urnes pour de nouvelles élections législatives, prévues les 30 juin et 7 juillet 2024.
Le pouvoir de dissolution
La dissolution de l’Assemblée nationale est l’une des prérogatives du président de la République, comme l’explique le site Vie Publique. C’est un pouvoir inscrit dans l’article 12 de la Constitution, qui permet de mettre fin au mandat des députés en fonction et d’organiser de nouvelles élections législatives. Cependant, la dissolution est impossible dans trois cas de figure : dans l’année qui suit une première dissolution, lorsque les pouvoirs de crise de l’article 16 sont appliqués, et pendant les périodes d’intérim de la présidence.
Risques et opportunités
Si cette décision offre d’importants avantages, comme la possibilité de renouveler une Assemblée hostile au président en exercice, elle n’est pas sans risques. En effet, la nouvelle législature peut être d’une nouvelle majorité, en opposition avec le pouvoir. C’est ce qui s’est passé en 1997, lorsque l’Assemblée de droite s’est retrouvée socialiste, menant à une cohabitation entre Jacques Chirac et Lionel Jospin.
Un événement historique
Au total, l’Assemblée nationale a été dissoute cinq fois au cours de la Ve République : en 1962 et 1968 sous Charles de Gaulle, en 1981 et 1988 sous François Mitterrand, et en 1997 sous Jacques Chirac. Cette décision marque donc un tournant politique significatif, qui pourrait bien modifier durablement le paysage politique français.