En Thaïlande, une femme écope de 43 ans de prison pour crime de lèse-majesté
Pour son avocat, "C’est la plus lourde peine jamais prononcée dans une affaire de lèse-majesté". Anchan Preelert a aujourd'hui 65 ans.
Mardi 19 janvier, une ancienne fonctionnaire a été condamnée à 43 ans de réclusion pour avoir insulté la famille royale thaïlandaise. Anchan Preelert, 65 ans, a été reconnue coupable de 29 chefs d’accusation d’après Thai Lawyers for Human Rights (TLHR), une organisation luttant pour les droits de l’homme dans le royaume et suivant les procès pour lèse-majesté. Elle précise que cette femme a été “condamnée à trois ans pour chacun” des 29 chefs. La peine de devait donc être de 87 ans mais comme elle a reconnu avoir publié sur les réseaux sociaux des messages audio hostiles à la monarchie, “le tribunal a réduit la peine de moitié”. Pour son avocat Pawinee Chumsri, “C’est la plus lourde peine jamais prononcée dans une affaire de lèse-majesté”.
Des faits remontant à plusieurs années
Si les faits reprochés à cette femme remontent à 2014 et 2015, le moment de sa condamnation tombe à une période pendant laquelle un mouvement pro-démocratie majoritairement étudiant émerge dans le royaume, et ce depuis l’été 2020. Titipol Phakdeewanich, analyste politique de l’Université d’Ubon Ratchathani, estime que le prononcé de cette peine peut en effet être guidé par “des motivations politiques”. Cependant, il pense que la condamnation peut “détruire la réputation de l’institution de la monarchie aussi bien au niveau national qu’international”. Toujours selon lui, l’importance de la grogne du peuple est le signe que la loi de lèse-majesté “ne fonctionne plus comme le gouvernement le souhaite”.