Enquête ouverte pour homicides et blessures involontaires suite à un incendie mortel en Alsace
L'administration judiciaire de Paris poursuit l'enquête suite à la mort tragique de onze individus dans le feu ravageur d'une maison de vacances à Wintzenheim (Haut-Rhin), survenu mercredi.
Incendie tragique à Wintzenheim : le parquet de Paris prend le relais
Le drame qui s’est produit le mercredi 9 août 2023 à Wintzenheim, dans le Haut-Rhin, continue de faire parler de lui. Dans l’incendie d’un gîte de vacances, onze personnes ont malheureusement perdu la vie. Suite à ce tragique événement, le parquet de Colmar a décidé de se dessaisir de l’affaire, laissant ainsi la place au parquet de Paris.
Le vendredi 11 août, le parquet de Paris a annoncé, dans un communiqué, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour “homicides et blessures involontaires aggravés par la violation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement”. L’objectif de cette enquête est de déterminer les causes précises de l’incendie et d’identifier d’éventuelles responsabilités pénales.
Le Pôle des accidents collectifs du parquet de Paris a été saisi au vu du nombre de victimes, dispersées à travers le territoire national, et de la complexité des investigations à venir, comme l’a précisé le parquet de Paris.
Un gîte non déclaré et non conforme aux normes de sécurité
Selon les premières informations recueillies par l’enquête, le gîte de vacances de Wintzenheim, qui accueillait des personnes handicapées, n’était ni déclaré en mairie, ni conforme aux normes de sécurité. Le bâtiment incendié, une ancienne grange rénovée quelques années plus tôt, n’avait obtenu “aucune autorisation” pour son activité, a révélé Daniel Leroy, maire adjoint de la petite ville du Haut-Rhin.
Le gîte n’avait reçu ni autorisation pour l’activité qu’y exerçait la propriétaire, ni autorisations de travaux pour accueillir des personnes handicapées. Nathalie Kielwasser, vice-procureure de la République de Colmar, a ajouté que le gîte n’avait pas été visité par la commission de sécurité, une visite pourtant obligatoire.
Un feu qui a “cuvé”
La maison était équipée de détecteurs de fumée, mais pas du type prévu pour des structures accueillant du public. En ce qui concerne la responsabilité pénale de la propriétaire du gîte, qui a alerté les secours et qui est en état de choc, rien n’est encore affirmé.
Mercredi, Mme Kielwasser avait exprimé que “l’origine serait vraisemblablement pour le moment un feu qui a couvé“, tout en mentionnant qu’elle ne pouvait “à ce stade” déterminer les causes de ce sinistre.
Des victimes identifiées grâce à un laboratoire mobile
Les enquêteurs de la gendarmerie, aidés par un laboratoire mobile pour l’identification des victimes, ont investi le site. Ce laboratoire permet de réaliser des analyses rapides d’ADN, dont les résultats sont obtenus en deux à trois jours. Le président d'”Oxygène Vacances Adaptées”, qui a organisé le séjour, a été entendu par les enquêteurs.
Mercredi, les pompiers ont dû lutter contre un “embrasement généralisé”. Sur les 28 personnes présentes dans le bâtiment, 17 ont pu s’échapper à temps. Parmi les victimes, dix adultes souffrant de handicaps mentaux légers ont péri.
Un “drame inqualifiable”
La ministre chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi, a décrit la situation comme un “drame inqualifiable”. Elle a rencontré les familles des quatre victimes et s’est rendue en Moselle, d’où proviennent sept autres victimes.
L’unique rescapée a été “réveillée” par l’incendie et a réussi à sauter du premier étage. Choquée, elle a “fait preuve d’énormément de résilience”, selon le président de l’AEIM. Un hommage aux victimes est prévu à la salle des fêtes de Wintzenheim.
Ce sinistre est le plus meurtrier en France depuis l’incendie d’un bar à Rouen en 2016.