Eoliennes : peindre les pales en noir permettrait de sauver les oiseaux
Selon une étude, peindre une seule pale suffirait à réduire les accidents de plus de 70%.
Si les protecteurs de l’environnement fondent de grands espoirs sur les énergies renouvelables, elles ont, comme leurs homologues « fossiles » certains travers. C’est notamment le cas pour les éoliennes qui, en plus de ne pas être forcément très esthétiques, provoqueraient de nombreuses pertes chez les oiseaux qui ne parviendraient pas à éviter les pales.
Pour limiter cet impact, des scientifiques ont remarqué que peindre les éoliennes en noir permettrait de réduire ce risque de collision.
Une seule pale suffit !
C’est une étude menée par l’Institut norvégien de recherche pour la nature de Trondheim qui démontre l’efficacité de la peinture noire pour limiter l’impact sur les volatiles. Pendant 10 ans (de 2006 à 2016), les scientifiques ont épluché de près les environs de divers parcs éoliens pour recenser les cadavres des oiseaux tués à la suite d’une collision.
En plus des espèces protégées comme le pygargue à queue blanche, les chercheurs ont suivi de près d’autres espèces plus communes comme la bécassine ou encore la corneille. Pour leurs travaux, les scientifiques ont peint une seule pale sur certaines éoliennes pour voir si les collisions diminuaient. Le résultat est sans appel puisque dans les parcs où les éoliennes ont été peintes, la mortalité des oiseaux a chuté de plus 70 %.
Une solution économique
De plus, les chercheurs ont remarqué que peindre les pieds des éoliennes de couleur sombre permettait de limiter les accidents avec les Lagopèdes, une espèce proche de la perdrix, qui avait la fâcheuse habitude d’entre en collision avec les pieds d’éoliennes.
Grâce à cette recherche, il sera désormais possible de limiter l’impact écologique des parcs éoliens de manière peu coûteuse en temps et en moyen financier. Il suffira en effet de repeindre une seule pale de chaque appareil déjà installé au lieu de l’ensemble comme le préconisaient certaines études menées dans le passé. Les constructeurs pourront également intégrer le processus de peinture lors de la construction.
Cette avancée scientifique ne devra cependant pas se substituer aux études d’impact déjà en vigueur lors de la mise en place de parcs éoliens. Des recherches montrent en effet une forte régression de la biodiversité dans certaines zones ou d’exploitation d’éolienne, la faune locale étant fortement dérangée par ce chamboulement soudain de leur espace vital.