Et si les problèmes avec l’alcool pouvaient être expliqués par la génétique ?
La génétique peut expliquer beaucoup de choses aujourd'hui. Et ce n'est assurément que le début. Pourrait-elle aussi expliquer les problèmes que les uns et les autres peuvent avoir avec l'alcool ? C'est possible...
Identifier une maladie comme étant une maladie génétique est une très bonne chose. Dans un sens tout du moins. Cela permet d’entrevoir la possibilité, à plus ou moins long terme, d’un traitement. Et si l’on vous disait qu’il y avait une chance pour que les problèmes liés à l’alcool puissent être expliqués par la simple présence de quelques gènes ?
Les problèmes liés à l’alcool pourraient avoir une origine génétique
Selon des chiffres relativement récents, 26% des 65-75 ans en France consommeraient quotidiennement de l’alcool. En 2017, 23,6% des 18-75 ans dépassaient les repères de consommation d’après Santé publique France. Une étude publiée ce Lundi 25 Mai dans la revue Nature Neuroscience dévoile les résultats des recherches d’une équipe de la Yale University School of Medicine aux États-Unis. Ces chercheurs sont se sont intéressés au génome de plus de 435 000 personnes. Ils auraient identifié pas moins de 29 variantes génétiques liées à une consommation problématique d’alcool.
19 nouvelles variantes génétiques ont été identifiées
Pour parvenir à cette liste, les scientifiques ont cherché des variantes génétiques communes chez celles et ceux qui répondaient aux critères d’une consommation problématique d’alcool, y compris les troubles liés à la consommation d’alcool et la consommation d’alcool ayant des conséquences médicales. Ont ainsi été retrouvés les 10 facteurs de risque génétiques précédemment identifiés mais 19 nouveaux, totalement indépendants et inconnus, viennent gonfler cette liste. “Avec ces résultats, nous sommes également mieux placés pour évaluer le risque individuel de consommation problématique d’alcool”, expliquait Joel Gelernter, professeur de génétique et neurosciences au Foundations Fund, auteur principal de cette étude.
Les chercheurs ont aussi étudié les associations génétiques partagées entre la consommation problématique d’alcool et les troubles bien connus que sont la dépression ou l’anxiété. “Cela nous donne des moyens de comprendre les relations causales entre les traits problématiques de consommation d’alcool tels que les états psychiatriques, les comportements à risque et les performances cognitives”, ajoutait Hang Zhou, de l’Université de Yale, co-auteur de cette étude.