Foodwatch alerte sur le “tabou” de la fraude alimentaire en France
Faux bio, aliments contaminés… L'ONG lance une campagne d'information et demande aux autorités de réagir.
Ingrid Kragl, directrice de l’information de FoodWatch France, s’indigne : “Face à l’ampleur des fraudes alimentaires, l’opacité de nos autorités françaises – qui sont, sinon complices, complaisantes avec les contrevenants – est insupportable“. L’ONG demande aux autorités plus de “transparence”, en particulier sur les sociétés s’en rendant coupables. Quelques exemples, égrenés sur franceinfo ? Dans notre pays, une épice sur deux est frauduleuse, près d’un miel sur deux présente des défauts de composition, ou sont faussement étiquetés français. Un produit bio sur douze contrôlés “n’est pas aussi bio qu’il le prétend“, et ce chiffre “monte même jusqu’à un produit bio contrôlé sur trois” dans les Alpes-Maritimes.
“Un tabou en France”
FoodWatch France justifie ce qui pour elle est “un tabou en France” : “Nous avons au mieux uniquement accès à des informations très générales sur les conclusions de certaines enquêtes menées par la répression des fraudes (DGCCRF) ou la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Mais le nom des marques concernées par des fraudes, celui des produits, des fabricants, les quantités et les lieux de vente par exemple, sont la plupart du temps tenus secrets”. Dans une lettre adressée aux ministres de l’Economie et de l’Agriculture, FoodWatch écrit : “Rien ne justifie l’opacité actuelle. Il s’agit avant tout d’un choix politique, aujourd’hui entre vos mains”.
Une pétition
“L’objectif de cette campagne, c’est de révéler la réalité du terrain, pas de faire peur, mais de dire attention, on a un problème et là maintenant, il faut mettre le sujet sur la table et commencer à le regarder droit dans les yeux”, dénonce encore Mme Kragl sur franceinfo. Une pétition accompagne cette campagne d’information, laquelle trouve son appui sur les résultats d’une enquête (Manger du faux pour de vrai; Éditions Robert Laffont) sur la fraude alimentaire au niveau européen et menée par Ingrid Kragl. Elle explique la raison d’être de cet ouvrage à l’AFP : “J’ai voulu créer un électrochoc. D’autant qu’avec l’épidémie du Covid-19, cela ne s’arrange pas, les autorités de contrôle étant focalisées sur d’autres priorités en lien avec la crise sanitaire”. A l’échelle européenne, l’ONG ajoute que “des réseaux de criminalité organisée ont compris qu’il y avait un filon à exploiter dans le trafic d’aliments : peu de risques de se faire coincer et une aubaine pour blanchir de l’argent”.
🔴 Manger #DuFauxPourDeVrai : après plusieurs années d’enquête, nous brisons le tabou de la #fraude alimentaire et réclamons plus de transparence aux autorités.
Signez & partagez la pétition adressée @Economie_Gouv & @Agri_Gouv !
✍https://t.co/OVM8BIsrOQ
Thread 👇 pic.twitter.com/MXpeLpjnKo— foodwatch France (@foodwatch_fr) March 25, 2021