Cet appel à "un coup d’État" est passible de poursuites judiciaires, et de 75 000 euros d’amende.
C’est dans une tribune publiée sur le site Francesoir.fr, et intitulée “J’appelle”, que Francis Lalanne appelle au coup d’Etat. Selon le chanteur, Emmanuel Macron a instauré la “tyrannie” en “criminalisant” les Français au nom de la pandémie de coronavirus. Plus précisément, il explique que “Le chef de l’État et son gouvernement s’essuient les pieds sur le Droit Républicain comme sur un paillasson […]. Le gouvernement est en train de commettre insidieusement un coup d’État au nom de la Covid ; et s’apprête à instituer la tyrannie comme un avatar de la République, à l’insu du peuple français”.
L’Armée doit “prendre les armes”
De fait il demande à “l’Armée de prendre les armes pour mettre hors d’état de nuire le président de la République (…) J’appelle les plus hauts dignitaires de l’Armée Française soucieux de faire régner l’Ordre et le Droit Républicain, de rappeler au Président de la République ainsi que sut le faire en son temps le général De Villiers, le respect de ses prérogatives et l’intérêt de la Nation”. Et ce n’est pas tout : “Une fois les auteurs du coup d’État mis à pied, j’appelle l’Armée Française à les faire comparaître devant un tribunal constitué en Haute Cour, pour qu’ils aient à répondre du chef de haute trahison”. Quel rôle pour le peuple ? “C’est à présent à nous citoyennes françaises et citoyens français de faire valoir ce que de Droit en mettant fin au trouble. Nous sommes Le Peuple. Nous sommes souverains […]. La désobéissance devient alors un droit mais aussi un devoir civique et citoyen”.
Les risques encourus
Sur Twitter, Maître Eolas a commenté cette tribune, côté judiciaire : “Tiens, Francis Lalanne et le directeur de la publication du site complotiste utilisant la marque ‘France Soir’ vont découvrir l’article 413-3 du code pénal (5 ans de prison, 75000 euros d’amende, 375000 euros d’amende pour SHOPPER UNION FRANCE, la société éditrice)”. Cet article de loi stipule en effet que “Le fait, en vue de nuire à la défense nationale, de provoquer à la désobéissance par quelque moyen que ce soit des militaires ou des assujettis affectés à toute forme du service national est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende”. Et “lorsque la provocation est commise par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des personnes responsables”. En d’autres termes, ici c’est le directeur de la publication qui est visé.