Greenpeace dénonce des failles de sécurité sur le chantier de l’EPR de Flamanville
L'ONG assure avoir pu consulter des milliers de pages confidentielles et détaillées sur la protection du site.
Dimanche, Greenpeace a annoncé avoir “eu accès à plusieurs milliers de pages de documents, comprenant des plans précis du site de l’EPR de Flamanville, la localisation des caméras de sécurité ou encore des descriptions du système électronique de surveillance”. Elle avance encore, dans son communiqué, avoir reçu les documents en question “sans sollicitation, recherche ou investigation de la part de l’association, par une personne qui n’avait aucune raison professionnelle d’y accéder, ne travaillant ni de près ni de loin pour l’industrie nucléaire”.
“On peut imaginer un sabotage”
Ainsi, selon l’ONG, une telle libre circulation des documents pourrait avoir conséquence qu’ils soient transmis à un groupe violent. Greenpeace résume : “On peut alors imaginer la possibilité d’une intrusion, d’un sabotage de chantier ou d’un vol de matières radioactives”. Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, dénonce : “Une fuite de documents confidentiels d’une telle ampleur atteste de défaillances structurelles: avec la multiplication des entreprises sous-traitantes, EDF ne maîtrise plus la circulation de l’information et donc la sécurité de ses installations”. Ainsi, conclut l’ONG, il est “totalement irresponsable, dans ces conditions, de poursuivre les livraisons de combustible nucléaire sur le site de Flamanville”. Des livraisons qui ont été autorisées au mois d’octobre par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
La réponse d’EDF
Pour sa part, EDF estime que “Le fait de disposer des plans de la ZAC de Flamanville ou encore de disposer de l’emplacement des caméras ou de détecteurs n’est pas une information protégée ni classifiée, puisque ces informations sont visibles et peuvent être constatées à l’oeil nu par tout un chacun sur les sites”. Et le producteur d’électricité d’ajouter que “Le Code pénal encadre les atteintes au secret de la défense nationale, notamment le délit de compromission qui porte autant sur la divulgation que sur la communication d’informations classées secret défense et le fait d’en prendre connaissance ou possession, sans habilitation ou légitimité”. Le combustible nucléaire pourrait être chargé dans le réacteur à la fin de l’année 2022.