Haute-Saône : un collectif de “chasseurs de pédophiles” sur Internet permet l’arrestation d’un homme
En garde à vue, l'homme de 54 ans qui avait donné rendez-vous à une fille de 12 ans en garde de Besançon a reconnu les faits.
Vendredi 18 septembre, la police judiciaire de Besançon reçoit un dossier adressé par la Team Moore, un collectif citoyen international luttant contre la pédocriminalité sur Internet. Il s’agissait, indique le procureur de la République de Haute-Saône, d’un “dossier bien documenté du collectif Team Moore”, contenant des copies d’écran de discussions sur internet entre un homme et une mineure de 12 ans”. Des “échanges à caractère sexuel, l’homme proposait à la mineure un rendez-vous dimanche matin en gare de Besançon”.
Le suspect interpellé le lendemain
Le collectif avait mis en ligne un faux profil correspondant à une jeune fille, de manière à attirer un ou des pédophiles. Le procureur a donné son feu vert pour une interpellation au domicile du suspect à Gray (Haute-Saône), et son ordinateur a été saisi. M. Dupic annonce que “Durant sa garde à vue, il a reconnu les faits. Cet homme avait fait l’objet d’une précédente condamnation pour des faits d’agression sexuelle sur personne majeure”. Âgé de 54 ans, il a été relâché le temps d’une analyse poussée du contenu de son ordinateur, et une expertise psychiatrique sera effectuée. Le procureur assure que “des poursuites seront engagées contre ce monsieur”.
Quatre signalements du collectif en France
“C’est la première fois que nous sommes confrontés à ce type d’affaire (avec des faits de détournement de mineurs révélés par un collectif) en Haute-Saône. Il y a très peu de cas en France : il y a eu un cas à Dijon, un à Bordeaux en 2019 et un à la Réunion”, explique-t-il encore. Pour autant, Emmanuel Dupic tient à rappeler que “c’est un procédé original pour lequel une grande vigilance est attendue, car les organisateurs du collectif peuvent être poursuivis s’ils révèlent l’identité du mis en cause sur les réseaux sociaux : ils encourent des poursuites pénales. Et il y a un risque de vengeance sur la personne mise en cause”. Il souligne “la bonne attitude à avoir, c’est de signaler de tels faits sur la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur”.