« Incendie à la Centrale Nucléaire de Zaporijjia en Plein Conflit Ukrainien »
L'incendie qui a éclaté et dont Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité ne semble pas, à ce stade, affecter la sécurité nucléaire. Les six réacteurs sont actuellement hors service. Quelle sera l'issue de cette situation critique ?
TL;DR
- Incendie à la centrale nucléaire de Zaporijjia, accusations mutuelles.
- Aucun impact sur la sûreté nucléaire, selon l’AIEA.
- La centrale, ligne de front entre Russes et Ukrainiens.
Un incendie attise les tensions entre Kiev et Moscou
La centrale nucléaire de Zaporijjia, située au sud de l’Ukraine, a été le théâtre d’un incendie le dimanche 11 août 2024. Les circonstances de cet incident ont exacerbé les tensions entre Kiev et Moscou, les deux parties s’imputant mutuellement la responsabilité de cet événement.
Déclarations contradictoires
D’une part, Evguéni Balitsky, le gouverneur pro-russe de la région, a déclaré sur Telegram que « Le bombardement de la ville d’Enerdogar par les troupes ukrainiennes a provoqué un incendie dans le système de refroidissement ». D’autre part, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé sur les réseaux sociaux que « les occupants russes ont déclenché un incendie » à la centrale. Il a toutefois rassuré que « les niveaux de radiation sont dans la norme ».
Une situation sous contrôle ?
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’incident « n’a pas d’impact sur la sûreté nucléaire » malgré la mise à l’arrêt des six réacteurs de la centrale. Le gouverneur Balitsky a également assuré que « l’environnement radiologique » autour de la centrale était normal. De son côté, le ministre ukrainien de l’Intérieur a déclaré « Il n’y a pas de risque d’explosion de vapeur ou d’autres conséquences. »
La centrale de Zaporijjia, un enjeu majeur
Occupée par les Russes depuis mars 2022, la centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, est située à Energodar, le long du Dniepr, un fleuve qui fait office de ligne de front naturelle entre les belligérants. L’installation a été à plusieurs reprises au cœur d’accusations mutuelles entre Moscou et Kiev. L’Ukraine accuse notamment la Russie d’avoir militarisé le site. Face à ces tensions, l’AIEA a appelé à maintes reprises à la retenue pour éviter un « accident nucléaire majeur ».