Indre : mis en cause dans une vidéo de L214, un abattoir condamné
L'ancien gestionnaire public de l'abattoir du Boischaut a été condamné à 86 000 euros d'amende après une vidéo témoignant de maltraitance animale.
Mercredi, le tribunal de Châteauroux a condamné l’ancien gestionnaire public de l’abattoir du Boischaut, qui avait été mis en cause dans une vidéo de maltraitance animale de l’association militante L214 en 2018. Le 20 janvier dernier, à l’occasion du procès, le parquet avait requis à l’encontre de la communauté de communes La Châtre-Sainte-Sévère (Indre) 100 000 euros d’amende pour des délits environnementaux, et 23 000 euros d’amende concernant des infractions liées à l’abattage des animaux.
De nombreux dysfonctionnements
Ainsi, sur les 86 000 euros infligés mercredi, 75 000 euros sont liés à des infractions environnementales. La communauté de communes était poursuivie pour “exploitation par personne morale d’une installation classée non conforme à une mise en demeure”, “élimination illégale de déchets”, et pour “abattage ou mise à mort d’animal dans un établissement d’abattage ne disposant pas d’installation et équipements conformes”. Des dysfonctionnements avaient été mis en avant lors du procès, et l’application des normes demandées par les autorités à plusieurs reprises ne l’avaient jamais été.
Une amende pour “souffrances évitables”
Deux salariés étaient aussi poursuivis pour “immobilisation d’un animal, en vue de son abattage […], sans précaution pour lui éviter de souffrir” et “mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique, apprivoisé ou captif”. Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, a estimé que “2 000 euros d’amendes pour avoir infligé des souffrances évitables à des milliers d’animaux, ce n’est pas cher payé ! Les peines encourues pour ce type d’infractions sont si insignifiantes que cela revient à dire aux abattoirs : ‘Vous pouvez enfreindre la loi, ce sera de toute façon moins coûteux que de faire des travaux ou d’investir dans du matériel aux normes’ !”. Dans la vidéo publiée par l’association, on pouvait voir des animaux pendus par une patte et découpés alors qu’ils étaient encore conscients.