Iran: L’évolution de la contestation un an après le décès de Mahsa Amini
Aujourd'hui marque le triste anniversaire du décès de Mahsa Amini, qui a perdu la vie en détention en Iran il y a exactement un an. Alors que cette date approche, on constate une augmentation de la répression.
Tl;dr
- Il y a un an, Mahsa Amini décédait en détention en Iran.
- Sa mort a déclenché des semaines de manifestations.
- La répression s’est intensifiée à l’approche du premier anniversaire.
- Un projet de loi propose des sanctions plus sévères pour violation du code vestimentaire.
Un triste anniversaire
Il y a tout juste un an, l’Iran était secoué par la mort de Mahsa Amini en détention. Cette jeune femme de 22 ans, originaire du Kurdistan iranien, avait été arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire des femmes, un pilier fondamental de la République islamique depuis 1979. Sa mort a entraîné des manifestations de colère qui ont ébranlé l’autorité du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
La répression gagne en intensité
Malheureusement, la protestation a perdu de sa vigueur face à une répression de plus en plus sévère. Selon l’organisation iranienne Human Rights (IHR), 551 manifestants, dont 68 enfants et 49 femmes, ont été tués par les forces de sécurité. Plus de 22 000 autres ont été arrêtés, selon Amnesty International. À l’approche du premier anniversaire de ce tragique événement, les militants signalent une augmentation de la répression, ciblant en particulier les proches des victimes pour les empêcher de s’exprimer.
Un anniversaire sous surveillance
Les tentatives des autorités iraniennes d’étouffer la dissidence et d’empêcher la commémoration publique de la mort de Mahsa Amini sont flagrantes. Le père de Mahsa a déclaré à plusieurs médias qu’il avait prévu d’organiser une commémoration dans leur ville natale de Saqez, dans le nord de l’Iran. Des médias comme Radio Farda ont rapporté qu’il avait été convoqué par des services de renseignement suite à cette annonce. Par ailleurs, des forces de sécurité supplémentaires ont été déployées dans plusieurs villes.
Vers un durcissement de la loi
En parallèle, un projet de loi, connu sous le nom de « Soutien à la culture du hijab et de la chasteté », est actuellement en discussion au Parlement. Ce texte prévoit des sanctions beaucoup plus sévères pour ceux qui violeraient le code vestimentaire. Amnesty International a dénoncé cette situation, accusant l’Iran de commettre une « litanie de crimes au regard du droit international » et regrettant l’absence d’enquête sur la mort de Mahsa Amini ou sur la répression.