Isère : suite au décès d’un homme après une téléconsultation médicale, plainte pour homicide involontaire
Le décès était survenu une semaine après ladite consultation. La famille évoque "une erreur médicale grave".
Au mois d’avril 2020, un homme mourrait après une téléconsultation médicale qui ne serait pas soldée sur le bon diagnostic. Ce jour, la famille porte plainte pour homicide involontaire. Son avocat, Me Hervé Gerbi, parle d’une “erreur médicale grave” suite à un “interrogatoire (à distance) incomplet”. La victime est un homme de quarante ans obèse et qui souffrait d’un cancer.
Une prise de sang aurait pu donner le diagnostic
Le patient, le 20 avril 2020, avait indiqué au médecin “une soif abondante, une langue blanche et une fatigue depuis plusieurs jours”. La praticienne diagnostique alors un “champignon sur la langue, quelque chose d’assez banal”, mais les symptômes continuent et sept jours plus tard, sa compagne le retrouve quasi inconscient à son domicile. C’est le lendemain qu’il décèdera dans un hôpital grenoblois “d’une banale décompensation diabétique”, ce qu’“une simple prise de sang”aurait dû détecter, affirme Me Gerbi.
“Un décès stupide”, et un débat relancé
Pour l’avocat, il s’agit d’“un décès stupide” car ce diabète et ses symptômes étaient selon lui facilement identifiables. Sa compagne, qui assistait à la consultation à distance, se souvient que les questions de celle qui n’était pas son médecin traitant étaient “très centrées sur les symptômes du Covid-19”. D’après l’avocat, la crise sanitaire “une peut pas être un parapluie juridique pour une erreur médicale”, et c’est la raison de cette plainte pour homicide involontaire contre X. Il ajoute qu’“Au-delà de ce décès se pose la question de l’usage de cette téléconsultation”. Si cet usage a été généralisé, il n’est “pas valable pour tous les patients”. Pour Me Gerbi, cette plainte “doit permettre aux médecins de se saisir de la question”, et il demande au Conseil de l’ordre de lancer le débat sur la pertinence de cette pratique.