La cigarette électronique susceptible d’altérer les facultés mentales
Le "brouillard mental" semble principalement toucher les personnes ayant commencé à vapoter alors qu'elles étaient jeunes.
Au début de l’année 2020, un rapport de l’OMS jugeait que les cigarettes électroniques sont “nocives pour la santé, sans aucun doute“. Tout en reconnaissant qu’il est “trop tôt pour estimer l’impact à long terme de ces dispositifs, à la fois sur la santé des vapoteurs et sur la santé des personnes qui les entourent”. Toujours est-il que de nombreuses études pointent les effets néfastes du vapotage, et la dernière en date va également dans ce sens. Publiés dans Tobacco Induced Diseases et Plos One, ces travaux menés aux Etats-Unis font le lien entre vapotage et altération des facultés mentales.
18 000 étudiants et 886 000 adultes interrogés
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’Université de Rochester se sont appuyés sur deux enquêtes : l’une a abouti aux données de 18 000 élèves de collèges et de lycées; l’autre a donné lieu à 886 000 réponses d’adultes, interrogés dans le cadre de l’enquête téléphonique du Behavioral Risk Factor Surveillance System. Qu’en résulte-t-il ? : les personnes fumant et buvant plus que de raison étaient plus susceptibles de déclarer souffrir de difficultés mentales. Les individus se contentant de fumer ont aussi évoqué un brouillard mental (pertes de mémoire, difficultés à se concentrer, difficultés à prendre des décisions…), davantage que les non-fumeurs.
Vapoter “n’est pas une alternative sûre” au tabac
En outre, les individus ayant commencé la cigarette électronique vers l’âge moyen de 13 ans semblaient présenter plus de ces troubles cognitifs. Pour Dongmei Li, professeur associé à l’Institut des sciences cliniques et translationnelles du Centre médical de l’Université de Rochester, ces études “ajoutent aux preuves croissantes que la cigarette électronique ne devrait pas être considérée comme une alternative sûre au tabagisme”. Si la cause exacte de ce lien doit encore être mise en lumière, l’expert alerte néanmoins : “Avec la récente augmentation du nombre d’adolescents qui s’adonnent au vapotage, c’est très inquiétant et cela suggère que nous devons intervenir encore plus tôt. Les programmes de prévention qui commencent au collège ou au lycée pourraient en fait arriver trop tard”. Et surtout auprès d’une population dont le cerveau est toujours en développement.