La déléguée du Syndicat de la magistrature à Marseille Clara Grande : “On ne peut que se réjouir de l’arrivée de policiers supplémentaires”
Hier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était en visite dans un commissariat de Marseille. A cette occasion (il sera présent pour trois jours de visite officielle), il a promis le renfort de 300 policiers de plus en trois ans dans le département.
Gangrenée par les réseaux de stupéfiants et la violence qui va avec, le ministre de l’Intérieur est venu apporter l’aide de l’Etat à la cité phocéenne et aux habitants excédés par les trafics. Durant sa visite à Marseille, il a annoncé le déploiement de 300 policiers, dont 100 en 2021, pour les Bouches-du-Rhône. En moins de deux mois, on dénombre déjà cinq morts dans des règlements de compte. Une violence inouïe dont ne veulent absolument plus les Marseillais qui souhaitent vivre paisiblement.
Il faut viser le haut du spectre
Interviewée sur la radio franceinfo, Clara Grande, déléguée du Syndicat de la magistrature à Marseille s’est prononcée sur la volonté de Gérald Darmanin de faire régner la loi : “On ne peut que se réjouir de voir arriver des moyens humains supplémentaires mais si l’on veut vraiment démanteler les trafics de stupéfiants, il faut viser le haut du spectre, c’est-à-dire ceux qui in fine vont récupérer les bénéfices générés par ces trafics. Il faut donc des services spécialisés, qui aient le temps d’investiguer, qui puissent aussi être repositionnés sur la grande délinquance économique et financière“, insiste Clara Grande qui ajoute un point important : “Si ces policiers vont faire ce qu’on appelle nous, du judiciaire, c’est-à-dire des investigations de fond, bien sûr, on est preneurs. Mais il y a aussi la question du ratio nombre de nouveaux policiers arrivant et suivi de la chaîne pénale. Côté judiciaire, combien de greffiers en plus ? Combien de juges en plus ? Combien de procureurs en plus? Combien de travailleurs sociaux en plus? Combien d’éducateurs en plus? C’est toute une architecture d’ensemble qu’il faut repenser“, prévient-elle. Ajoutons que Marseille s’est engagée à recruter 100 policiers municipaux, en plus des 421 déjà en place actuellement.