La durée du congé paternité va être doublée : contours d’une mesure attendue
Elle doit être confirmée par Emmanuel Macron ce jour, pour une application prévue au 1er juillet 2021. Une part de ce congé devrait être obligatoire.
En déplacement à Lonjumeau (Essonne) dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI) ce jour, Emmanuel Macron doit annoncer le passage du congé paternité en France de 11 à 25 jours, week-ends inclus. Ces jours viennent s’ajouter aux 3 auxquels ont déjà droit les pères à l’occasion de la naissance d’un enfant ou de l’arrivée d’un enfant adopté. Il est ouvert au conjoint salarié de la mère de l’enfant “ou la personne salariée liée à elle par un pacte civil de solidarité ou vivant maritalement avec elle”.
“Une attente sociétale”
Le 8 septembre dernier, la commission d’experts dirigée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik remettait un rapport sur les “1 000 premiers jours” de l’enfant. Il préconisait une extension du congé à 9 semaines, proposition non retenue donc mais l’Elysée estime que “Doubler, c’est déjà un changement massif”. Tout en se félicitant de “faire passer la France d’une position médiane au peloton de tête des pays européens les plus en avance, aux côtés de l’Espagne, de la Finlande, de la Norvège et du Portugal”. Pour l’entourage du président, la mesure répond ainsi à “une attente sociétale, car 80 % des Français se déclarent favorables à l’allongement du congé paternité”.
“Une part obligatoire”
A l’instar du congé maternité, ce “nouveau” congé parental pourrait être accompagné d’une “part obligatoire”. L’Elysée avance que “l’obligation, c’est à la fois un enjeu de protection, mais aussi de justice sociale pour que le congé paternité soit bien accessible à tous, indépendamment de la nature du contrat de travail du deuxième parent”. La durée de cette obligation sera l’enjeu d’une rencontre entre partenaires sociaux et secrétariat d’Etat aux familles. Au-delà de cette considération, Marie Donzel, directrice associée au sein du cabinet AlterNego et experte de l’innovation sociale affirme que “Le fait que dès le début, le papa se penche aussi souvent sur le berceau que la mère va déconstruire les rôles stéréotypés dans la vie quotidienne des couples et renforcer la sécurité affective de l’enfant”. faisant partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la mesure devrait être appliquée dès le 1er juillet 2021.