La fausse couche concerne 10% des femmes dans le monde, sa mauvaise prise en charge est dénoncée
Ce phénomène "trop longtemps minimisé" doit être mieux pris en charge, particulièrement sur le plan psychologique, écrivent les auteur de ce rapport.
Pour les auteurs de ce rapport paru dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, il s’agit de briser un tabou. Dans la partie éditoriale le présentant, la revue plaide ainsi : “Pendant trop longtemps, le fait de faire une fausse couche a été minimisé et, souvent, pas pris au sérieux (…). Il n’est plus temps de se contenter de dire aux femmes ‘Essayez encore'”. Les auteurs de l’étude comptabilisent 23 millions de fausses couches, par an et à l’échelle mondiale.
10,8% des femmes concernées ces 20 dernières années
Ainsi, les auteurs de l’un des trois études composant ce rapport estiment que “44 grossesses perdues chaque minute” sont comptabilisées. S’appuyant sur des études établies lors de ces deux dernières dizaines d’années, 23 millions de fausses couches se produisent chaque année à travers le monde, soit environ 15% du nombre total des grossesses. Les fausses couches récurrentes sont beaucoup moins fréquentes, puisqu’on estime qu’1,9% des femmes en ont fait deux et 0,7% en ont fait trois. Et des facteurs sont liés à une hausse du risque, à l’instar des anomalies chromosomiques chez le fœtus, l’âge de la mère et, dans une moindre mesure, du père (principalement au-delà de 40 ans), des antécédents de fausse couche, un indice de masse corporelle trop bas ou trop élevé, la consommation d’alcool et de tabac, le stress, le travail de nuit ou encore l’exposition aux pesticides. Et ce risque apparaît plus grand parmi les femmes noires.
Un “silence persistant”
Pour Siobhan Quenby, de l’université de Warwick et qui est l’une des auteures de ce rapport, “Bien qu’une fausse couche n’arrive la plupart du temps qu’une seule fois, une part significative de la population aura besoin de traitements et de soutien. Malgré cela, le silence autour des fausses couches persiste non seulement chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche”. Quant à la Pr Quenby, directrice adjointe du Tommy’s National Centre for Miscarriage Research qui est un organisme caritatif anglais dédié à cette question et qui a initié le rapport, “De nombreuses femmes se plaignent du manque d’empathie avec lequel elles sont prises en charge après une fausse couche : certaines ne reçoivent aucune explication, et le seul conseil qu’on leur donne c’est de réessayer”.
La demande d’un suivi minimum
Ainsi, les auteurs préconisent que les femmes concernées puissent bénéficier d’un suivi minimum, intégrant un soutien psychologique pour le couple et des conseils avant des grossesses ultérieures. Dans cette optique, Ils jugent nécessaire une harmonisation de ce suivi au niveau mondial.