La Fondation Jean-Jaurès qualifie la victoire de Le Pen en 2022 de “possibilité non négligeable”
Dans une étude publiée ce jour, la Fondation Jean-Jaurès précise les principaux critères qui pourraient aider la candidate à accéder à l'Elysée.
“À un peu plus d’un an de la prochaine présidentielle, nous considérons la victoire finale de Marine Le Pen comme une possibilité non négligeable”, indiquent les chercheurs de la Fondation Jean-Jaurès dans une note accompagnant la publication de leur étude ce mercredi. Pour eux, qui ont compilé un grand nombre de données d’enquêtes d’opinion, trois conditions pourraient l’y aider.
La “dédiabolisation” du Rassemblement national
La première condition serait que les voix de droite se reportent massivement sur le RN au second tour, mais ce n’est pas cette possibilité qui inquiète le plus les chercheurs. Car les deux électorats sont assez éloignés sur les sujets économiques. En revanche, les deux conditions suivantes sont plus simples à remplir. La première est “la stratégie de normalisation de Marine Le Pen porte ses fruits”. Et que le RN n’a “jamais été aussi dédiabolisé” à un an d’un scrutin présidentiel. Enfin, souligne la note, “Le RN peut connaître une nouvelle progression dans les urnes (…) s’il persiste dans l’atténuation de son discours sur l’Europe tout en ne radicalisant pas sa rhétorique identitaire”.
Le rejet de Macron, chance pour Le Pen
Les chercheurs pointent, et c’est la troisième condition, que “le risque Le Pen se situe” dans un potentiel rejet de masse de la figure d’Emmanuel Macron. Ils remarquent que désormais, un électeur de droite rejette plus Emmanuel Macron que Marine Le Pen, et ce rejet est inversé parmi l’électorat de gauche. En cas de nouveau duel entre les deux candidats au second tour, les auteurs jugent “non négligeable” la possibilité qu’une “part importante des électeurs de candidats battus au premier tour s’abstiennent, tant leur détestation de la candidate RN n’a d’égal que leur rejet de l’actuel président”.