La SNCF va étudier un mode de tarification “plus simple”
Son patron Jean-Pierre Farandou a donné une interview aux Échos, dans laquelle il indique également que deux ans seront nécessaires pour retrouver le trafic d'avant crise sanitaire.
“Les courbes (de trafic) repartent vers le haut, mais à vitesse lente”, analyse le PDG de la SNCF dans un entretien accordé au quotidien Les Echos et publié en ligne jeudi. “L’été s’est bien passé, mieux que ce que nous avions prévu au départ mais nous sommes un peu plus inquiets pour la clientèle affaires, qui représente en temps normal 15 % de nos clients et 30 % de notre trafic TGV Inoui mais davantage en termes de contribution”, précise-t-il.
Deux ans pour remonter la pente
Pour Jean-Pierre Farandou, “environs deux ans” devront s’écouler avant de retrouver un niveau de trafic similaire à l’avant-crise sanitaire. “Il nous manque des générateurs de trafic comme les grands salons professionnels, et le télétravail nous prive d’environ 10 à 15 % de la clientèle affaires”. En ce qui concerne le trafic spécifique TER, il se situe plus bas de “30 à 40% par rapport à la normale”.
“La perception c’est que le TGV est cher”
Qu’en est-il de la politique tarifaire ? Le patron du groupe ferroviaire reconnaît que “Même si objectivement, l’image ne reflète pas la réalité, la perception c’est que le TGV est cher et c’est un problème”. Il analyse : “Cet été, nous avons vendu 4 millions de billets à petits prix. Mais une partie de notre clientèle qui achète ses billets au dernier moment les jours de grands départs n’a pas accès à nos meilleurs tarifs. Nous devons réfléchir à une évolution de notre politique tarifaire, plus simple”.
Vers un nouveau modèle
M. Farandou explique que “Dans les années 1990, avec l’essor du TGV, nous avons mis fin à la tarification kilométrique, pour nous inspirer du modèle aérien en faisant évoluer nos prix en fonction d’algorithmes qui étudient l’offre et la demande”. De fait, “Aujourd’hui, nous devons imaginer un nouveau mode de tarification, plus lisible”. Un travail de simplification qui prendra “de six mois à un an, pour étudier sérieusement la question car la réponse nous engagera pour des années”.