L’ambassadeur de Chine convoqué par le Quai d’Orsay après des propos “inadmissibles”
Vendredi 19 mars dernier dans un tweet, l'ambassade chinoise en France avait traité un chercheur français de "pettie frappe".
Lundi, le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur chinois en France, Lu Shaye. Vendredi, le compte Twitter officiel de l’ambassade avait traité un chercheur français de “petite frappe”, puis dimanche de “troll idéologique”. Antoine Bondaz, membre de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), avait en effet dénoncé des pressions chinoises exercées sur des parlementaires français souhaitant se rendre à Taïwan.
Une journée de représailles
Auparavant, l’Union européenne suivie du Canada, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, adoptaient des sanctions à l’encontre de plusieurs dirigeants chinois de la région du Xinjiang, où la minorité ouïgoure est réprimée. La Chine a riposté en prenant des mesures contre dix responsables européens, dont l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. Ainsi, un porte-parole de la diplomatie française indiquait que “Les insultes contre des chercheurs indépendants et la polémique avec des élus de la République sont inadmissibles et n’ont aucune place dans les relations que l’ambassade de Chine est chargée de contribuer à développer entre la France et la Chine”. Il a également jugé “inacceptables” les sanctions prises par Pékin.
L’ambassadeur avait déjà été convoqué
Dans un communiqué, le Quai d’Orsay indiquait en outre que “Ce n’est pas en s’en prenant à la liberté académique, à la liberté d’expression et aux libertés démocratiques fondamentales, que la Chine répondra aux préoccupations légitimes de l’Union européenne”. Antoine Bondaz durant le weekend dénoncé ces emportements, regrettant “un sentiment d’impunité totale” et une “rhétorique décomplexée” de la diplomatie chinoise hors de ses frontières. Au mois d’avril 2020, Lu Shaye avait déjà été convoqué après des écrits jugés “déplacés” sur le site web de l’ambassade de Chine en France.
Dans nos relations avec la Chine, il n’y a pas de place pour les insultes et les tentatives d’intimidation contre des élus de la République et des chercheurs. Nous défendons ceux qui incarnent la liberté d’expression et la démocratie. Toujours et partout. https://t.co/L4dVphH8lw
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) March 22, 2021