Le Baclocur est le premier médicament contre l’alcoolisme en France
Et s'il existait un médicament pour soigner la dépendance à l'alcool ? Depuis ce lundi, c'est le cas avec le Baclocur. Mais il faut savoir que son dosage de 80 mg est insuffisant pour les cas les plus sévères et la molécule active est très contestée.
C’est une première en France. Un médicament contre l’alcoolisme. La molécule baclofène était prescrite illégalement depuis des années, comme décontractant musculaire officiellement, avant d’obtenir une autorisation temporaire en 2014. Mais depuis ce lundi, le Baclocur, spécialement dédié à soigner la dépendance à l’alcool, est disponible sur le marché. Et remboursé qui plus est !
Le Baclocur, médicament contre l’alcoolisme, arrive en France
Pour 3 millions de Français, l’espoir renait : “Comme beaucoup d’autres, ce n’est pas un comprimé miracle mais c’est le seul efficace dans des proportions qui restent à définir, réagit William Lowenstein, président de la fédération SOS Addictions. Il nous permet d’échapper à la tyrannie de l’abstinence dont on connaît les faibles résultats. L’alcoolisme, c’est l’inverse de la phrase Quand on veut on peut. Là vous voulez mais vous ne pouvez pas”, expliquait William Lowenstein, Comme beaucoup d’autres, ce n’est pas un comprimé miracle mais c’est le seul efficace dans des proportions qui restent à définir. Il nous permet d’échapper à la tyrannie de l’abstinence dont on connaît les faibles résultats. L’alcoolisme, c’est l’inverse de la phrase Quand on veut on peut. Là vous voulez mais vous ne pouvez pas. Beaucoup de patients ont réussi à s’en sortir grâce à lui.
Mais si certains y voient un réel espoir, d’autres désespèrent du dosage maximal fixé à 80 mg par jour. Si une étude de l’assurance maladie de 2017 évoque des risques accrus d’hospitalisation et de décès à fortes doses, pour certains cas sévères, ces 80 mg sont clairement insuffisants. D’autant que durant l’autorisation temporaire, une tolérance s’appliquait. Des patients sévères pouvaient ainsi se faire rembourser leurs 160 mg quotidien. Désormais, la différence devrait être payée par le patient. À moins de s’arranger avec son médecin, ce que font déjà certains.
mais la controverse est toujours là
Thomas Maës-Martin, président du collectif Baclohelp, s’insurge lui aussi contre cette restriction : “C’est comme si on disait aux diabétiques, l’insuline ne sera désormais remboursée qu’aux malades les moins graves. Pour les personnes faiblement dépendantes à l’alcool, on est content mais pour les autres, on est révolté ! En aucun cas, ce n’est une victoire.” C’est pour cette raison que le fondateur de l’association a déposé un recours en annulation et un référé-suspension auprès du tribunal administratif de Cergy-Pontoise pour obtenir le retour d’un dosage maximal à 300 mg. La décision doit être rendue très bientôt.