Le Baclocur, médicament contre l’alcoolisme, à nouveau autorisé par le Conseil d’Etat
Premier médicament à base de baclofène commercialisé en France, avait été interdit à la vente au mois de juin dernier.
Partisans du Baclocur, seul médicament à base de baclofène autorisé pour traiter l’alcoolisme, et autorités sanitaires se livrent un bras de fer depuis bien longtemps. Autorisé à la vente le 15 juin dernier par l’Agence nationale du médicament (ANSM), celle-ci était suspendue deux jours plus tard par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. La justice donnait ainsi raison à l’association de patients Baclohelp, favorable au baclofène mais estimant trop faible la dose limite imposée.
Retour à la situation antérieure
De fait, la décision avait entraîné un retour à la situation antérieure. Ainsi, d’autres traitements à base de baclofène pouvaient être prescrits aux patients alcooliques dans le cadre d’une autorisation exceptionnelle et non d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) permanente, dont bénéficiait le Baclocur. Et ce, sans dose limite. C’est en 2918 que ce médicament commercialisé par les laboratoires Ethypharm avait reçu l’AMM, sous condition d’une dose maximale de 80 mg/jour. Mercredi, le Conseil d’Etat a annulé la suspension en référé du mois de juin, estimant que sous certaines conditions “une spécialité pharmaceutique peut faire l’objet d’une prescription non conforme à son autorisation de mise sur le marché”. En d’autres termes, elle peut aller au-delà du seuil de 80 mg/jour.
Dans l’attente de l’examen au fond
Thomas Maës-Martin, président du collectif Baclohelp, a déclaré à l’AFP être “assez satisfait malgré tout, même si c’est une défaite”. Désormais, l’examen au fond de l’affaire doit être entrepris par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. Le baclofène est connu depuis près de 50 ans pour son usage en tant que relaxant musculaire. Et c’est petit à petit qu’il s’est orienté vers le traitement contre l’alcoolisme. Son autorisation pour cette addiction date quant à elle de 2014, par le biais d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU).