Le déclin de la population mondiale d’animaux est surestimé, selon une étude
Relayée par la revue Nature, elle suggère que le taux calculé par WWF est trop fort.
Il y a quelques semaines, un rapport du WWF concluait à une baisse du nombre de vertébrés, en 50 ans et au niveau mondial, de 68%. Mais hier, la revue Nature a relayé une étude qui estime que ce taux est surestimé, mettant en cause les méthodes statistiques du WWF. L’ONG internationale a pris en compte l’indice Planète vivante, conçu par Société zoologique de Londres (ZSL) tous les deux ans, et c’est cet indice que les auteurs de l’étude remettent en question.
Un message de “catastrophe omniprésente”
Ainsi, après avoir pris en compte 14 000 populations de vertébrés suivies depuis 1970, les auteurs concluent que 1% sont certes victimes d’un déclin extrême. Mais en les retirant de l’équation, la totalité des populations restantes ne montre aucune tendance, qu’elle soit à la hausse ou à la baisse. Ils pensent que “Prendre en compte les groupes extrêmes altère fondamentalement l’interprétation de l’évolution générale des vertébrés”. Selon eux, ce message de “catastrophe omniprésente” peut mener “au désespoir, au déni et à l’inaction”. Que faire alors ? Utiliser des statistiques plus localisées “pour aider à prioriser les efforts de conservation”. Brian Leung de l’université McGill à Montréal et principal auteur, déclare à l’AFP que “Réunir toutes les courbes de population en un seul chiffre peut donner l’impression que tout décline partout, en se basant sur les maths plutôt que sur la réalité”.
La biodiversité “n’est pas en déclin partout”
Et le spécialiste de préciser : “Un tableau plus nuancé est plus précis : il y a des foyers de population en déclin extrême, dans des écosystèmes qui, en dehors de ça, ne sont ni en amélioration ni en déclin. Toutefois il y a aussi quelques zones géographiques où la plupart des populations examinées semblent en déclin. Il est important d’identifier celles-là”. Il martèle encore : “Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de problèmes de biodiversité, seulement qu’elle n’est pas en déclin partout”. A la question de savoir si leurs résultats pourraient être perçus comme une invitation à ne pas protéger la biodiversité, il répond : “C’est notre inquiétude (…). Mais notre motivation première est que la science soit correcte. A long terme, la légitimité de notre domaine en dépend”.